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L’OEA sous pression

Collaboration de JF

P-au-P., 27 nov. 03 [AlterPresse] --- Les 9 membres du Groupe 184 ont entamé leur 3ème nuit au bureau de la Mission Spéciale de l’Organisation des Etats Américains (OEA) à Port-au-Prince, qu’ils occupent depuis le 25 novembre.

Le Groupe 184, une plate-forme d’associations de divers secteurs, a ainsi passé outre une injonction de la Mission, dans un communiqué en date du 27 novembre, de « retirer immédiatement » ses représentants du bureau diplomatique de l’organisation hémisphérique.

Toute considération de la communication du Groupe des 184 a été suspendue,
a fait savoir la Mission, qui a précisé avoir mis le gouvernement haïtien et « les pays amis d’Haïti » au courant de cet « incident ».

Toutefois, a souligné le communiqué, la mission s’est assurée que les neuf personnes non autorisées dans ses locaux reçoivent de la nourriture et d’autres nécessités, mais « réserve tous ses droits » quant à cette situation.

L’action du Groupe 184 vise à obtenir une intervention de l’OEA en faveur de la libération de deux membres du patronat, David Apaid, neveu du coordonnateur des 184, et Charles Henry Baker, vice-président de l’Association des Industries d’Haïti (ADIH), arrêtés le 14 novembre dernier.

Contacté par AlterPresse, le Directeur Exécutif du Groupe des 184, l’ancien ministre de la Fonction Publique (sous la précédente administration de René Préval) Anthony Barbier, a affirmé que les occupants du bureau de l’OEA étaient déterminés à y rester.

Barbier a expliqué que « l’OEA a comme mission et agenda d’assister la justice, de professionnaliser la police et garantir le respect des droits humains. Si l’OEA ne fait rien, la nation et tout le monde va constater l’inutilité de cette organisation », a poursuivi Anthony Barbier.

Des représentants de divers secteurs, des droits humains et de l’opposition notamment, ont vainement tenté ces derniers jours de visiter les deux membres du Groupe 184, incarcérés à la prison centrale de la capitale, malgré une autorisation dûment signée du Parquet. « Nous sommes dans l’illégalité la plus totale », a commenté Anthony Barbier.

L’ADIH a fait parvenir le 25 novembre une lettre au premier ministre Yvon Neptune, pour « dénoncer » l’arrestation « illégale » de son vice-président et demander un « correctif immédiat » de cette « situation inacceptable », ainsi que la libération de tous les citoyens arrêtés illégalement.
Parallèlement, le Coordonnateur du Groupe des 184, André Apaid a répondu à sa quatrième convocation au cabinet d’instruction autour des incidents violents de juillet dernier dans le bidonville de Cité Soleil, au nord de Port-au-Prince.

A sa sortie du tribunal, André Apaid a renouvelé sa détermination à accompagner la population vers la conquête de l’espace démocratique. Il a annoncé plusieurs activités telles des marches et des rassemblements du Groupe des 184 dans les prochaines semaines.

Les avocats du groupe des 184 ont une nouvelle fois dénoncé les tracasseries
préfabriquées, selon eux, par les autorités judicaires haïtiennes. Le juge Napela Saintil, qui est en charge du dossier, n’a fixé aucune date pour une prochaine convocation. [gp jf apr 27/11/2003 20:00]