P-au-P, 7 janvier 2010 [AlterPresse] --- Les élections législatives et présidentielles constituent un défi majeur pour l’année 2010 en Haïti, fait savoir Hedi Annabi, chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), lors de sa conférence de presse hebdomadaire, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Un échec des compétitions de 2010 aggraverait la méfiance et la suspicion, et conduirait à une remise en cause des progrès réalisés au cours des 4 dernières années, souligne la Minustah considérant les perspectives dans la république caribéenne pour la nouvelle année.
« Ces élections revêtent une importance capitale pour l’avenir du processus démocratique en Haïti et pour la consolidation de la stabilité. Leur réussite permettrait au pays de rentrer dans un cercle vertueux où la stabilité et le développement se renforceront mutuellement » croit Annabi.
Pour le chef civil de la Minustah, le meilleur moyen d’avoir « des élections honnêtes et transparentes » reste le dialogue, mais aussi la vigilance. Les élections représentent, en ce sens, « une responsabilité collective ».
« La réussite des élections ne dépend pas seulement du Conseil électoral provisoire (Cep) qui doit, bien entendu s’acquitter honorablement des responsabilités importantes qui lui ont été confiées. Elle exige également le plein engagement de tous les acteurs politiques concernés, de la société civile et des citoyens qui devront chacun apporter leur contribution », estime le représentant spécial du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (Onu).
Dans ce contexte, la Minustah tient à assurer de son soutien logistique et sécuritaire aux joutes électorales à venir (dont les législatives de février et de mars 2010), conformément au mandat attribué à la mission onusienne.
Depuis le début du processus en novembre 2009, un climat de contestations et de suspicion vis-à-vis de l’organisme électoral, accusé de travailler au profit de la plateforme politique, laisse planer le doute sur la réalisation des législatives dans les délais prévus.
Plusieurs sénateurs appellent le président René Garcia Préval à entamer un dialogue avec tous les acteurs en vue de dissiper la méfiance qui pèse encore sur le processus.
Au terme d’une visite effectuée en Haïti du 28 décembre 2009 au 3 janvier 2010, la Coalition solidarité Amérique Latine et Haïti Action Network recommandent un gel du financement, par la communauté internationale, des prochaines législatives devant renouveler un tiers du sénat (10 parlementaires à la chambre haute) et la totalité de la chambre des députés (99 parlementaires à la chambre basse).
Alors que la part nationale est estimée à 7 millions de dollars américains (US $ 1.00 = 42.50 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes), les bailleurs internationaux se sont engagés pour 18 millions de dollars comme apport aux législatives de février et de mars 2010, rappelait en décembre 2009 le premier ministre Joseph Jean Max Bellerive.
« Un montant sera annoncé » et Haïti recevra « une contribution très substantielle » de ses partenaires, indique Hedi Annabi, invoquant les contacts de la mission onusienne avec les bailleurs de fonds internationaux. [kft rc apr 7/01/2010 13:30]