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L’office de Protection du/de la Citoyen/Citoyenne doit contrer le Gouvernement hors la loi !

Communiqué de la Coordination Nationale de Plaidoyer pour les Droits des Femmes (CONAP), à l’occasion du 25 novembre 2003, journée internationale contre la violence exercée sur les femmes

Depuis le 30 octobre 2003 nous, les organisations de femmes de la CONAP, avons décrété hors la loi le Gouvernement « Lavalas/Lavalasse » en place. Oui, est hors-la-loi un gouvernement qui extorque, terrorise, viole et tue les populations. Oui, est hors-la-loi un gouvernement qui se montre irresponsable et tyrannique. Oui, est hors-la-loi un gouvernement qui ne sert et ne protège que ses partisans-es et ses sbires. Le gouvernement Lavalas a démontré qu’il n’a ni compétence, ni crédibilité, ni légitimité pour gouverner le pays. On ne compte à son actif, pour ses deux mandats successifs, que le torpillage des institutions. En vertu de cette destruction, nous vivons en Haïti sous un régime tyrannique, où l’ordre des « chimères/mercenaires » du pouvoir règne dans le système judiciaire, les services de police et les administrations publiques. Dans un tel contexte, les Droits de la Personne, particulièrement ceux des Femmes, ne peuvent nullement être respectés.

Durant toute l’année 2003, les droits des citoyens/citoyennes n’ont cessé d’être bafoués :

- Pour la célébration de la Journée Internationale des Femmes (8 mars), la police et les « chimères » ont réprimé les organisations de femmes ; des militantes ont été arrêtées et kidnappées.

- Le 3 avril, Journée Nationale du Mouvement des Femmes Haïtiennes, les « chimères » ont multiplié les menaces et intimidations, en vue de faire taire les organisations de femmes.

- Le 29 octobre, lors du sit-in devant le Palais de Justice, les « chimères » ont encore agressé verbalement et physiquement les organisations de femmes qui dénonçaient les morts gratuites et injustes. Ce même jour, les « chimères » sont venues proférer des menaces devant le local d’une des organisations.

- Le 13 novembre, les « chimères » s’en sont pris, une énième fois, aux étudiants/étudiantes qui manifestaient.

- Le 14 novembre, la manifestation organisée par le Groupe dit des 184, a été violemment attaqué par la police et les « chimères » qui s’étaient ouvertement accordées pour réprimer les citoyens/citoyennes.

- Le 21 novembre, la police a brutalement dispersé la manifestation des écoliers/écolières de Petit-Goâve et a arrêté des manifestants/manifestantes.

Ce palmarès de la violence lavalassienne n’inclut même pas la répression et les arrestations arbitraires qui sévissent partout dans le pays, et qui frappe tous les groupes qui osent élever des protestations ainsi que les média. Les brigandages du pouvoir Lavalas ont créé un climat où les femmes sont de plus en plus menacées.

- La police et les gangs de « chimères » s’associent pour organiser des viols collectifs de femmes ;

- La violence politique et l’impunité permettent à des hommes de se sentir davantage autoriser à violenter les femmes, en les bastonnant, en les violant et en les harcelant ce, sans être le moindrement inquiétés.

- Les conjoints violentent leurs compagnes, sans que cela leur pose problème.

Le gouvernement Lavalas a déclaré une véritable guerre aux populations. Ainsi, les viols pour motif politique sont redevenus légion, et le corps des femmes est transformé en champ de bataille, comme durant le Coup d’Etat militaire de septembre 1991. La violence spécifique envers les femmes est ainsi noyée dans le flot des violences politiques. Il n’en demeure pas moins que, quelque soit la conjoncture, les femmes sont quotidiennement victimes de la violence masculine ; expression des rapports de pouvoir entre les sexes. En raison de tout cela, la CONAP a choisi en ce 25 novembre, Journée Internationale contre la Violence envers les Femmes, d’interpeller l’Office de Protection du/de la Citoyenne (OPC). En tant qu’entité autonome, chargée de protéger les citoyens/citoyennes contre les abus de l’Etat, nous exigeons que l’OPC assume ses responsabilités en :

- Exigeant le respect des Droits de la Personne, de toute personne, homme et femme, quelque soit leur opinion politique ;

- Reconnaissant la violence faite aux femmes comme partie intégrante des violations des Droits de la Personne et en les dénonçant en conséquence ;

- Etablissant clairement les responsabilités des instances gouvernementales et étatiques, dans la répression qui sévit ; des instances telles que la Présidence, les Délégations du gouvernement dans les villes, la Police, la Justice et les Administrations Publiques ;

- Faisant diligence pour faire appréhender et juger les auteurs et commanditaires des actes de répression, en particulier M. Jean-Bertrand Aristide, le chef suprême des gangs de « chimères ».

Si l’OPC respecte sa mission, il ne peut que décréter hors-la-loi le Gouvernement Lavalas. L’OPC ne peut pratiquer la politique qui consiste à Ne pas Voir, Ne pas Entendre, Ne Rien Dire ! Il est de la responsabilité de l’OPC de trouver une solution.

Port-au-Prince, le 25 novembre 2003, Pour la CONAP

Myriam Merlet - Enfofanm

Yolette Mengual - Fanm Yo La

Yolette Andrée Jeanty - Kay Fanm

Olga Benoit - Sofa