P-au-P., 25 nov. 03 [AlterPresse] --- Les femmes et les filles devraient être en sécurité chez elles, dans la rue, sur le lieu de travail et à l’école, a déclaré ce 25 novembre Thoraya Ahmed Obaid, Directrice Exécutive du Fonds des Nations-Unies pour la Population (UNFPA) à l’occasion de la journée internationale contre la violence exercée sur les femmes.
Thoraya A. Obaid a fait savoir qu’aussi longtemps que la violence persiste, on ne peut pas prétendre accomplir de progrès régulier vers l’égalité, le développement et la paix. Aux violations massives et systématiques des droits humains des femmes, elle a recommandé une réponse massive et systématique. Elle a invité tous les gouvernements, les chefs religieux et les membres de chaque famille et communauté, à se positionner ferment contre la violence de genre.
Voici l’intégralité de la déclaration de Thoraya Ahmed Obaid :
« Aujourd’hui, félicitons-nous des progrès réalisés pour réduire la violence à
l’égard des femmes et des filles, et demandons-nous pourquoi ces progrès
n’ont pas été plus importants. Les femmes et les filles devraient être à
l’abri dans leur foyer, sur la voie publique, au lieu de travail et à
l’école. Et pourtant beaucoup trop d’entre elles vivent dans la peur.
D’innombrables autres ont payé de leur vie. Dans les zones de conflit, la
violence sexiste a atteint des niveaux véritablement alarmants.
En ce jour, nous devons nous demander : Que faudra-t-il pour mettre un terme
à cette violation massive et systématique des droits de la personne ? Combien
de viols, de brutalités conjugales et de crimes d’honneur les femmes
devront-elles encore endurer ? Combien d’entre elles devront encore être
défigurées par une projection d’acide ou bien arrosées d’essence et brûlées
vives ? Combien de millions de filles et de femmes devront encore être
victimes de trafiquants, pratiquement réduites à la condition d’esclaves ?
Quand l’impunité dont les auteurs de ces délits ont si souvent bénéficié
prendra-t-elle fin ?
La violence si répandue à l’égard des femmes et des filles, qui ignore les
frontières, rappelle cruellement la discrimination que les femmes continuent
d’affronter. Aussi longtemps qu’elle persiste, nous ne pouvons prétendre
faire des progrès réguliers vers l’égalité, le développement et la paix. Ces
violations massives et systématiques exigent une réponse massive et
systématique. Les auteurs de délits doivent être déférés à la justice et
punis. Les cadres de la police et de l’armée doivent être réellement formés
à protéger les droits des femmes. Les lois qui sanctionnent la violence à
l’égard des femmes et des filles doivent être renforcées et appliquées avec
vigueur. Et il faut créer d’urgence des services offrant aux survivantes
abri, conseils et soins médicaux.
Il y a un immense besoin que les services de santé en matière de
reproduction et les agents sanitaires qualifiés assurent la planification
familiale et fournissent des soins durant la grossesse et l’accouchement,
ainsi que des conseils et un traitement aux victimes de viols, d’avortements
pratiqués dans des conditions dangereuses et d’infections sexuellement
transmissibles, dont le VIH/sida. Depuis trop longtemps, ces services ont
été jugés d’importance secondaire et restent sous-financés. L’UNFPA
s’efforce de leur donner la haute priorité qu’ils méritent.
Aujourd’hui, près de dix ans après la Conférence internationale sur la
population et le développement, d’importance historique, j’exhorte tous les
gouvernements à renouveler leur engagement d’éliminer la violence à l’égard
des femmes et des filles. J’exhorte tous les dirigeants religieux et tous
les chefs locaux, les membres de chaque famille et de chaque communauté à
prendre une position ferme contre la violence sexiste. Aujourd’hui, donnons
la main aux activistes qui s’efforcent de mettre fin à ces crimes, et
montrons-nous solidaires des femmes et des filles qui méritent de vivre dans
la dignité, à l’abri de la peur. »
Fin texte [gp apr 25/11/2003 20:00]