P-au-P., 22 déc. 09 [AlterPresse] --- Le premier ministre haïtien, Jean Max Bellerive, s’est dit partagé entre tristesse et espoir le 21 décembre, lors de l’inauguration d’un tronçon de route de 645 mètres de long et de 6 mètres de large, à Martissant (secteur sud de la capitale).
Financée par la Banque Mondiale, cette route est le résultat d’un projet du Ministère des Travaux Publics, réalisé par le Bureau des Nations Unies pour les Services d’Appui aux Projets (UNOPS), en collaboration avec la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH).
« Un petit bout de route a du nécessiter autant de coopération », lâche Bellerive. « Autant d’efforts unifiés pour faire moins d’un kilomètre de route », renchérit-il, se disant « triste » pour son gouvernement et pour le pays.
« Nous n’arrivons toujours pas à répondre directement aux besoins de la population même pour des choses qui nous semblent indispensables », reconnait-il.
Le tronçon de route qui vient d’être ouverte à la circulation devrait permettre notamment un meilleur accès à Martissant 23, qui abrite l’Habitation Leclerc, considérée comme un véritable poumon vert.
« Jusqu’à présent, Haiti n’arrive pas à saisir les opportunités dont elle bénéficie », s’exclame le chef de gouvernement, constatant les potentialités du quartier, pourtant « délabré », et la magnifique vue qu’il offre sur la baie de Port-au-Prince.
Toutefois, considérant la construction de ce troncon de route comme un geste symbolique qui s’inscrit dans une vision de reconstruction de la zone, le premier ministre a également fait part de son « espoir ».
« Quand tout le monde se met ensemble, on peut faire de très belles choses », déclare Bellerive.
De leur coté, les habitants de Martissant 23 dénoncent « la démonstration », faite par le gouvernement et la MINUSTAH, qu’ils jugent artificielle.
En piteux état, plusieurs rues connexes à Martissant 23 continuent de constituer un calvaire pour les piétons comme pour les automobiles. [gp apr 22/12/2009 05 :00]