P-au-P, 15 décembre 09 [AlterPresse] --- Le parti Fanmi Lavalas annonce pour le 16 décembre une marche pacifique dans le cadre du 19e anniversaire des élections qui ont porté Jean Bertrand Aristide pour la première fois au pouvoir.
Le parti, dont l’inscription aux législatives de 2010 a été rejetée par le Conseil électoral provisoire (Cep), a lancé un appel à la mobilisation dans les dix départements géographiques du pays. Dans la capitale, la marche partira du quartier de Bel Air (secteur nord).
Selon l’une des responsables, Maryse Narcisse, il s’agit de dénoncer l’organisation des élections de 2010, qu’ils jugent partisanes.
Les membres de ce parti ainsi que ses sympathisants ne semblent pas prêts de lâcher prise en ce qui concerne le Cep, en dépit du fait que bon nombre de citoyennes et citoyens issus du secteur lavalas se soient portés candidats sous d’autres bannières.
Des avocats de l’ex président haïtien, Jean Bertrand Aristide, sont montés au créneau pour dénoncer l’exclusion du parti Fanmi Lavalas de la course électorale, dans une tribune publiée le 11 décembre dans le quotidien américain Miami Herald.
Pour Brian Concanon Jr et Ira Kurzban, la décision d’exclure Fanmi Lavalas est « antidémocratique et dangereuse ». Elle menace la stabilité d’Haïti et « les milliards d’investissements étrangers provenant de contribuables aux États-Unis et ailleurs ».
« Le Cep n’a non seulement aucune raison valable pour écarter Fanmi Lavalass des élections, il n’a aucune légitimité pour le faire. Le conseil est un conseil provisoire sélectionné personnellement par le président Préval, et non le conseil permanent indépendant tel que l’exige la Constitution de 1987 », écrivent Concannon et Kurzban.
Brian Concannon Jr et Ira Kurzban appellent également la communauté internationale à ne pas financer la réalisation de ces législatives fixées pour les mois de février et de mars 2010.
Pour l’heure aucun montant précis n’a été indiqué par les bailleurs internationaux qui soutiennent habituellement les élections en Haïti. Mais la machine électorale mise en branle depuis le mois de novembre continue sa course.
923 candidats ont été autorisés à lancer en janvier prochain leur campagne électorale.
Les dénonciations contre l’organisme électoral, elles aussi, se poursuivent. Outre Fanmi Lavalas, le parti Konbit pou Bati Ayiti (Konbit) a annoncé une grave crise dans le pays en lien avec l’exclusion par le Cep de 16 partis politiques du processus électoral.
Pour sa part l’ex président Aristide, prenant la parole sur les ondes d’une station de radio de la capitale, s’en était lui aussi pris au Cep, arguant que les décisions de cet organisme « ne doivent pas être dictées par le gouvernement ». [kft gp apr 15/12/2009 15:00]