P-au-P., 26 nov. 03, [AlterPresse] --- Des membres du Groupe 184 (associations citoyennes et du secteur privé) ont occupé dans l’après-midi du 25 novembre le bureau
de la Mission de l’Organisation d’Etats Américains (OEA) à Musseau (Port-au-Prince) pour exiger une intervention de l’organisation en faveur de la libération des membres du Groupe, arrêtés le 14 novembre dernier.
Une délégation représentant 13 secteurs du Groupe 184 a décidé de rester sur place, après avoir remis à un responsable du bureau une lettre contenant leur sollicitation. Parallèlement, un sit-in a été organisé devant la mission pour critiquer le comportement de l’OEA dans la gestion de la crise haïtienne. Les manifestants criaient aussi « liberez (les industriels) Charles Baker et David Apaid ; arretez (le président Jean Bertrand) Aristide ».
Charles Baker, vice-président de l’Association d’Industries d’Haïti (ADIH) et David Apaid ont été arrêté en compagnie de 23 membres du Groupe 184, qui ont été entre-temps libérés.
La justice a déclaré que Charles Baker et David Apaid ont été arrêtés pour "détention illégale d’armes". Les avocats des prisonniers ont soutenu leurs clients sont maintenus en prison pour « motif politique », car ils étaient munis de permis de port d’armes.
Les cas ont été transmis la semaine dernière au juge d’instruction et l’affaire n’a encore connu aucune suite.
Le 24 novembre, le chef de la Mission spéciale de l’organisation des Etats américains (OEA) en Haïti, David Lee, s’était dit déçu du pouvoir lavalas en raison des violences enregistrées le 14 novembre lors du rassemblement du Groupe 184.
« La Mission spéciale a déjà fait part au gouvernement de sa grande déception concernant la façon dont cet événement a été géré », a indiqué le chef de la Mission spéciale de l’OEA.
Selon David Lee, le rassemblement du Groupe des 184 a été perturbé par la police. Il a pris en exemple les fouilles entreprises par la police de très tôt dans la matinée du 14 novembre visant à empêcher l’accès dans l’aire du Champ de Mars des équipements du groupe 184. La police, a poursuivi David Lee, n’a pas sécurisé le périmètre prévu pour le rassemblement alors que ce sujet a déjà été discuté avec les responsables concernés.
Le Premier Ministre Yvon Neptune, chef du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) avait fait savoir, quelques jours avant, que la sécurité du rassemblement du Groupe des 184 - visant à présenter à la nation haïtienne une proposition de « sortie de crise » - serait assurée. Il avait cependant averti que « si un citoyen sort du cadre de la loi », la police aura à « intervenir pour rétablir l’ordre ».
Le chef de la Mission spéciale a rappelé au gouvernement ses responsabilités vis-à -vis du respect des libertés publiques. « Il est de la responsabilité du gouvernement de respecter les droits civils et politiques des citoyens notamment les libertés d’expression, d’association et de réunion et de les faire respecter par ses agents y compris la police », a-t-il indiqué. [gp rv apr 26/11/2003 05:55]