Dénonçant une mainmise d’un secteur sur l’appareil politique et l’absence de transparence dans les opérations électorales, la commission épiscopale de l’église catholique romaine préconise des dispositions institutionnelles pour faire respecter les droits des citoyennes et citoyens.
P-au-P, 02 déc. 09 [AlterPresse] --- La commission épiscopale nationale justice et paix (Jilap) de l’église catholique romaine en Haïti renouvelle son inquiétude face au non respect des droits humains dans le pays, dans un message élaboré à l’occasion de son assemblée générale annuelle (tenue du 23 au 27 novembre 2009) et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
70 délégués, issus de 10 diocèses à travers le pays, se sont réunis autour du thème « Justice et paix dans la défense des droits humains aujourd’hui » dans le cadre de cette assemblée.
Les participantes et participants en ont profité pour évaluer la situation des droits humains dans différents branches d’ac tivités, comme la politique, l’éducation, l’environnement et la justice.
Un secteur tente de s’accaparer l’appareil politique
Le message de la Jilap dénonce une mainmise d’un secteur sur l’appareil politique et l’absence de transparence dans les élections, causant ainsi la chute de participation électorale observée ces dernières années.
« Des signes inquiétants montrent qu’il y a des forces au travail qui veulent faire main basse sur le pouvoir politique, mais sans projet et sans avenir. La population comprend et ne fait pas confiance à la politique et aux politiciens, comme cela est apparu clairement au cours des dernières élections sénatoriales. », signale la commission dans son message.
Corruption et détention préventive prolongée, caractéristiques du système judiciaire
La corruption et la détention préventive prolongée demeurent les caractéristiques peu flatteuses du système judiciaire haïtien, relève Justice et Paix (Jilap).
La faiblesse du système judiciaire, qui continue de handicaper la bonne volonté de certains juges, autorise toutes sortes de violations par les autorités.
Violation du droit à l’éducation de la population
Le droit à l’éducation, garanti par la constitution de 1987, n’est toujours pas rendu effectif par l’État. Les écoles privées occupent 80% de l’offre de service scolaire et l’université publique est en crise, identifie Jilap parmi les droits fondamentaux bafoués en Haïti.
Exode rural provoqué…
Le manque d’encadrement de la paysannerie, le problème des déchets plastiques et l’absence de contrôle des autorités sur la question de la coupe des arbres affectent l’environnement du pays qui se dégrade de plus en plus.
Cette situation provoque l’exode des populations rurales et accroit la pauvreté, souligne le message de Jilap.
Urgence de dispositions institutionnelles pour garantir les droits de la population
Face à ces constats, la Jilap recommande à l’État de prendre des mesures immédiates pour faire en sorte que les droits des citoyennes et citoyens soient respectés.
La commission épiscopale de l’église catholique romaine demande également à la population d’être vigilante, de participer aux élections qui sont organisées dans le pays tout en réclamant que ces élections soient transparentes, honnêtes et crédibles.
A l’issue de l’assemblée de novembre 2009, la commission épiscopale catholique romaine Justice et Paix a remis des certificats à 68 participantes et participants ayant complété son programme de formation sur la dignité et les droits de la personne.
Deux anciens membres de la commission, Necker Dessables et le père Jean Claude Lespinasse, ont reçu des plaques d’honneur pour leur engagement dans la lutte pour le respect des droits humains. [kft rc apr 02/12/2009 8:00]