Español English French Kwéyol

Haiti-Rép.Dom.-France : Léonel Fernandez à Paris

Le Collectif Haïti de France en faveur d’une politique dominicaine de respect vis-à-vis d’Haiti

Communiqué du Collectif Haïti de France

Repris par AlterPresse

Le 2 décembre, Nicolas Sarkozy recevra le président dominicain Leonel Fernandez. Il est prévu que les deux hommes parlent entre autres d’Haïti, pays qui jouxte la République dominicaine. Leonel Fernandez ne manquera pas d’expliquer que son pays croule sous le poids des migrants haïtiens. Les autorités dominicaines ont en effet l’habitude de se présenter en victimes sur la scène internationale. Pourtant, des reportages et des missions d’organisations internationales ont prouvé le rôle clé joué par les militaires dominicains dans le trafic de main d’œuvre haïtienne destinée aux plantations de canne à sucre (dont plusieurs étaient possédées par une société française il y a quelques années).

Le président Fernandez sait bien que sans les sans-papiers haïtiens, les chantiers dominicains s’arrêteraient et les plantations de canne à sucre, de bananes et de café seraient en grande difficulté. Il sait comment les employeurs dominicains traitent en général leurs ouvriers haïtiens. De nombreux rapports ont été écrits à ce sujet. Plusieurs auteurs ont même qualifié d’esclavage la situation des coupeurs de canne haïtiens. Les plus âgés, qui furent littéralement vendus par Duvalier à des dictateurs dominicains jusqu’en 1986, vivent aujourd’hui dans une misère totale.

Le président Fernandez est particulièrement fier du chantier du métro de Saint-Domingue, mené à bien par la société française Bouygues. Mais que se serait-il passé si les ouvriers étrangers de ce chantier avaient fait grève... comme aujourd’hui cinq mille de leurs collègues sans-papiers à Paris ? Sans une main d’œuvre haïtienne et dominicaine sous-payée, que deviendraient les hôtels fréquentés chaque année par 300 000 vacanciers français (presque entièrement coupés de la vie des habitants de la République dominicaine) ?

Le 10 décembre, Leonel Fernandez, proclamera achevée la révision de la Constitution. Les enfants nés en République dominicaine de parents haïtiens vont être les premières victimes de cette révision. Jusqu’à présent, ils ont droit, en théorie, à la nationalité dominicaine, y compris bien sûr si leurs parents sont en situation irrégulière. Une disposition rarement appliquée cependant. Dorénavant, sauf exception, les descendants d’Haïtiens (plusieurs centaines de milliers de personnes) n’auront plus droit qu’à un statut d’immigré, qui deviendra ainsi héréditaire. Des organisations dominicaines et nord-américaines considèrent qu’il s’agit d’une violation de la Convention américaine sur les droits humains, dont la République dominicaine est signataire.

Les secteurs ultra-nationalistes dominicains, dont certains sont très proches du pouvoir, considèrent au contraire que c’est un pas en avant. A travers la presse, ils mènent de manière incessante une campagne raciste et xénophobe, qui exerce des ravages. Elle rappelle la propagande qui précéda le massacre, en 1937, de quinze mille Haïtiens sur ordre du président Trujillo.

Depuis le début de l’année, les agressions contre les Haïtiens se sont multipliées. A deux reprises, des Haïtiens ont même été décapités. Il y a un mois, quatre Haïtiens, dont un enfant, ont été tués puis brûlés. Que compte faire le président Fernandez pour poursuivre les agresseurs, protéger les migrants et apaiser les tensions ? Nous soutenons les efforts de l’association dominicaine Plataforma Vida pour obtenir du président Fernandez qu’il « mette en place une vraie politique de respect à l’égard du peuple haïtien, car jusqu’à présent seules l’hypocrisie et une double morale ont été observées sur le dossier de la migration haïtienne ». Tout comme la Plataforma Vida, nous souhaitons « de meilleures relations empreintes d’harmonie et de respect entre Dominicains et Haïtiens ».

Paris, le 30 novembre 2009

Le Collectif Haïti de France

ASSOCIATIONS MEMBRES :
AEH
AFHAD Nantes
AFHSEC
Aide Odontologique Internationale
ALPHA Haïti
Altaïr
Amitié Chatelleraut Haïti-Cayes
Amitié et Solidarité avec Haïti
Amnesty International
APAM
APODHA
ASS’Hum
AVSF
Ayiti Revdekol
Bruz Solidarité
BSF
CADR
CAREO - Cercle Bourgelat
Cavaillon-Kavayon
Coeur de Haïti
Collectif ASI Grésivaudan
Collège Albert Vinçon
Communauté Haïtienne de Lille
Coordination Tèt Kole
Defap
Désir d’Haïti
Echange Développement
Echanges et Solidarité
EHFA
Electriciens Sans Frontières - Bretagne
Enfants Avenir du Monde
Enfants Soleil
FAL
France Haïti Partage
Franses Enia
Frat Intercontinental
Fraternité Haïti Espérance
GAFE - Section France
Grandir en Haïti
GREF
Haïti Couleurs, Haïti Chaleur
Haïti Soleil d’Espérance
IHEAL
Jean Garreau
L’APPEL
Les Amis de l’EPI
Les Amis des Enfants d’Haïti
Les Petits Amis
L’Espérance
MAKAYA
MEN KONTRE - Haïti Alsace
Pays de Savoie Solidaire
Relais Europe Fondation Max Cadet
Rotary Club Villefranche
Rotary Quesnoy Solesnes
Secours Catholique
Soley Lakay
SOS ESF
Terre des Hommes 68
TIMOUN des Landes
Timoun D’Haïti
Timoun Lekòl
Timoun Restavek de Belbeuf
Zanmi Lotbòdlò