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Haiti-Université-Arrestations : La POHDH dit non à l’arbitraire

Note de Presse de la POHDH

Document soumis à AlterPresse le 26 novembre 2009

La Plate-forme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH) se dit révoltée contre l’arrestation abusive des étudiants, professeurs et employés de la Faculté des Sciences Humaines, effectuée par les agents de la Police Nationale, suite à une manifestation de rues le 18 novembre 2009.

Les étudiants de ladite institution avaient profité du 206ème anniversaire de la Bataille de Vertières pour dénoncer la mauvaise gestion de la crise de l’Université d’État d’Haïti (UEH) et pour dire non à l’occupation du pays par une force étrangère. Conséquemment, des agents de la Police Nationale avaient encerclé la Faculté des Sciences Humaines et procédé illégalement à l’arrestation de son coordonnateur, de 12 étudiants, de 2 professeurs et de deux employés. Ils avaient été gardés à vue au Commissariat de Port au Prince. Ensuite, ils avaient vainement été conduits au parquet de Port au Prince. Par la suite, quatre d’entre eux avaient été libérés. Les dossiers des autres, au mépris des procédures tracées par la loi, sont transférés jusqu’ici au Cabinet d’Instruction.

D’une part, la POHDH, fort de sa mission d’observation, de défense et de promotion des droits humains, condamne l’irresponsabilité des titulaires du Rectorat dans le traitement du dossier de l’Université d’Etat d’Haïti, ce qui est à la base de la persistance de la crise. La POHDH tient à attirer l’attention des autorités de l’Etat que les actes d’arrestation arbitraire sont condamnés par les articles 24, 24.1 de la Constitution Haïtienne, 9 de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme 9 du Pacte relatif aux Droits Civils et Politiques. Du même coup, elle dénonce conformément aux articles 26 de la Constitution Haïtienne, 9 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Pacte relatif aux Droits Civils et politiques la détention préventive prolongée des personnes appréhendées.

D’un autre coté, la Plate forme réclame l’intervention immédiate de l’Etat Haïtien en vue de satisfaire les revendications justes et fondées des étudiants, de procéder à la libération sans condition des détenus et d’œuvrer à mettre fin à cette crise qui persiste au sein de l’Université d’Etat d’Haïti. La POHDH croit que les autorités de l’Etat doivent tout aussi bien s’engager dans une dynamique perpétuelle de protection des droits de la personne afin de protéger le droit à la liberté individuelle, le droit à la manifestation pacifique, tels qu’ils sont prescrits par les instruments nationaux et par les traités internationaux signés et ratifiés par Haïti.

Toutefois, la POHDH invite les étudiants à manifester pacifiquement et a surveillé toutes infiltrations dans leur mouvement.

Fort de toutes ces considérations, la POHDH réclame :

• La libération immédiate et sans condition des professeurs, étudiants et employés de la Faculté des Sciences Humaines, appréhendés depuis le 18 novembre 2009 ;

• Le respect des articles 24, 24.1 de la Constitution, 9 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Pacte relatif aux droits civils et politiques ;

• Le respect des procédures tracées par la législation Haïtienne en la matière ;

• La satisfaction des revendications des étudiants ;

• La diligence des responsables de l’Etat dans la gestion du dossier de l’Université.

Port-au-Prince, 25 novembre 2009

Antonal MORTIME
Secrétaire Exécutif de la POHDH