P-au-P, 26 nov. 09 [AlterPresse] --- Pour la deuxième journée consécutive aux accrochages de la veille, une violente manifestation implique, ce jeudi 26 novembre 2009, des étudiants de l’université d’État d’Haïti (Ueh), qui réclament la libération de leurs camarades arrêtés depuis le 18 novembre, et les forces de l’ordre, selon des informations transmises à l’agence en ligne AlterPresse.
Ayant quadrillé, très tôt dans la matinée, l’aire de la faculté d’agronomie et de médecine vétérinaire (Famv), au nord de la capitale, la police nationale d’Haïti (Pnh) use de gaz lacrymogènes contre les manifestants qui répondent par des jets de pierres et des bouteilles, rapportent des témoins.
Comme la veille, cette situation affecte la circulation automobile et piétonnière sur la route nationale No 1, qui dessert plusieurs départements géographiques du pays et à côté de laquelle se trouvent la Famv et le ministère de l’agriculture et des ressources naturelles (Marndr).
Il n’était pas possible, en début d’après-midi du 26 novembre, d’avoir un bilan de la nouvelle manifestation des étudiants de la Famv.
La nouvelle manifestation du 26 novembre entre dans le cadre d’un mouvement de protestation, initié par les étudiants de l’Ueh pour réclamer la libération de leurs camarades et de quelques-uns de leurs professeurs arrêtés le 18 novembre.
Le mercredi 25 novembre, seulement 2 étudiants, James Pétion et Jackson Noël, parmi les 11 jusque-là détenus au pénitencier national après la manifestation du 18 novembre 2009, ont été relâchés, suite à une décision du juge Carvès Jean, chargé de l’enquête.
2 autres étudiants, Larrieux Bernardin et Oslin Boyer également entendus le 25 novembre, ont été renvoyés en prison.
L’instruction doit se poursuivre le vendredi 27 novembre, indique un des avocats de la défense des étudiants, André Michel.
Le coordonnateur de la faculté des sciences humaines (Fasch) et des employés de la bibliothèque de la même faculté comptent également parmi les personnes qui ont déjà trouvé leur libération.
La manifestation étudiante du 18 novembre 2009 était terminée depuis deux heures de l’après midi (19 :00 gmt), mais des agents de la compagnie d’intervention et de maintien de l’ordre (Cimo) ont procédé aux arrestations vers 4 :00 pm (21 :00 gmt), raconte un membre du comité de suivi à la crise de l’Ueh, Théagène Dauphin, qui est revenu sur les circonstances des arrestations effectuées.
Le coordonnateur de la faculté revenait de chez lui pour permettre aux étudiants, encore enfermés dans l’enceinte de la Fasch, de sortir, quand il a lui aussi été appréhendé, précise Dauphin.
« L’accusation, c’est qu’il y a eu des casses dans les parages de la faculté des sciences humaines, des véhicules incendiés », indique Me. Michel qui qualifie l’action policière du 18 novembre de disposition « contre le respect de la liberté individuelle ».
« Jusqu’à présent, aucun rapport n’a été fait entre les personnes arrêtées et les faits reprochés » , souligne t-il.
A la faculté des sciences humaines, un arrêt de travail, observé depuis le 19 novembre, se poursuit.
Il s’agit d’un mouvement de solidarité envers les 9 étudiants encore détenus, les arrestations du 18 novembre ayant « affecté la faculté à tous les niveaux », fait savoir Théagène Dauphin. [kft rc apr 26/11/2009 12:00]