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Port-au-Prince, Gonaives, Petit-Goave : les agitations se poursuivent

P-au-P., 21 nov. 03 [AlterPresse] --- 2 personnes auraient été tuées et 7 autres ont été blessées ce 21 novembre à Port-au-Prince (Ouest) et Gonaives (Centre-ouest) dans des circonstances différentes, alors que des agitations sociales continuent de secouer divers points du pays.

Une intervention musclée de la police à Cité Soleil, bidonville du nord de la capitale, aurait fait en fin d’après-midi 2 morts et 2 blessés par balles, selon ce qu’a rapporté un chef de groupe, Bernard Casséus, qui intervenait sur la station privée Radio Kiskeya.

Bernard Casséus a laissé entendre que la police était à la recherche d’un puissant chef de bande, Robenson Thomas (alias La Bannière).

Durant la journée, des manifestations anti-gouvernementales ont encore eu lieu à Cité Soleil pour réclamer justice après l’assassinat le 31 octobre dernier du chef de groupe Roodson Lemaire, surnommé Colibri.

La police n’a encore fait aucune déclaration sur les évènements du jour dans le bidonville de Cité Soleil.

Un autre pole de manifestations contre le gouvernement est Gonaives 5 personnes ont été blessées par balles et un véhicule du ministère de la santé publique incendié.

Cette manifestation a été conduite par le repris de justice Jean Tatoune, le porte-parole du Front de Résistance pour le Renversement de Jean Bertrand Aristide, ci-devant « Armée
Cannibale », Winter Etienne et le frère de Amiot Métayer, Buter Métayer.

Comme lors des précédentes manifestations, outre le départ du pouvoir de Jean Bertrand Aristide, les manifestants réclamaient justice pour le chef de l’ancienne « Armée Cannibale », Amio Métayer dit Cubain, sauvagement assassiné en septembre dernier. Les partisans de Metayer ne cessent d’accuser Aristide d’être le principal commanditaire du meurtre.

De nouvelles manifestations ont également eu lieu à Petit-Goave (Ouest) où, pour la deuxième journée consécutive, des milliers d’élèves sont descendus dans les rues. A part la démission du président Aristide, ils réclamaient la libération de deux dirigeants étudiants arrêtés et maltraités la veille par la police.

Hervé Saintilus, président de la Fédération des Etudiants Universitaires d’Haïti (FEUH) et Roland Laguerre, du mouvement des étudiants de la Faculté des Sciences Humaines, ont été élargis en fin de journée de ce 21 novembre.

Auparavant, en milieu de journée, une centaine d’étudiants de la Faculté des Sciences Humaines ont effectué un sit-in en solidarité avec les étudiants arrêtés. Des membres du Mouvement Syndical Haïtien et de la Coordination Nationale des Sociétaires Victimes des Coopératives qui ont fait faillite, ainsi que des membres de partis politiques de l’opposition étaient présents.

Les étudiants ont défilé avec le drapeau national et des croix noires symbolisant, ont-ils indiqué, les tares du pouvoir lavalas. Pendant une heure environ, les manifestants ont paralysé la circulation au niveau des rues voisines de la faculté. Ils ont menacé de paralyser le fonctionnement des établissements scolaires et de l’université s’ils n’obtenaient pas satisfaction. [gp vs jf apr 21/11/2003 23:00]