P-au-P., 12 nov. 09 [AlterPresse] --- En guise de politique nationale face aux violences perpétrées sur les Haïtiens en République Dominicaine, le gouvernement du 11 novembre estime nécessaire d’agir sur les causes de la migration (recherche d’emplois) en direction du territoire voisin dominicain.
Aucune précision n’est fournie sur les actions qui seront engagées dans ce contexte. Cependant, le premier ministre Jean Max Bellerive croit urgent de rétablir au plus vite les travaux de la commission mixte entre les deux pays partageant l’île d’Haïti, afin de poser, entre autres questions, les cas de violations des droits des Haïtiens.
Le samedi 7 novembre 2009, un ressortissant haïtien a été abattu par des militaires dominicains à la frontière d’Anses-à-Pitres/Pedernales. Un autre Haïtien a été blessé à coups de couteau par un Dominicain dans un autre point frontalier.
A date, les autorités du pays voisin refusent d’évoquer une institutionnalisation de la violence envers les Haïtiens, préférant qualifier les cas en cascade enregistrés d’ “actes isolés” condamnés et dont les auteurs sont poursuivis par la justice dominicaine.
Entre-temps, l’opinion publique haïtienne s’interroge sur les dessous de la rencontre “étrange”, au palais national à Port-au-Prince fin octobre 2009, du président Préval avec un procureur de la République Dominicaine enquêtant dans l’affaire criminelle de l’ancien chef de gang Amaral Duclona, prétendant être Berthony Jolicoeur pour éviter son extradition en France.
Duclona est accusé dans l’assassinat, en 2005, de deux ressortissants français en Haïti.
Au procureur dominicain, Préval a remis des documents d’identité de Duclona, sans que n’aient été révélés à quel titre (suspect ?) ni la manière dont il a pu disposer de ces documents, qui devraient plutôt transiter par le canal diplomatique, à travers les ministères de la justice et des affaires étrangères.
Il n’y aurait aucun doute qu’il s’agisse de la même personne, le service d’immigration et de l’émigration en Haïti (qui n’utilisait pas encore les données biométriques) ayant délivré deux passeports, en 2003 et 2005, aux noms d’Amaral Duclona et de Berthony Jolicoeur. Jusqu’ici la défense du suspect Duclana reposait sur une « erreur sur la personne ». [rc gp apr 12/11/2009 20 :00]