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Aucune illusion avec l’entrée en fonction d’un nouveau gouvernement en Haïti

P-au-P., 12 nov. [AlterPresse] --- C’est l’expectative chez la population haïtienne qui reste prudente, voire sceptique sur les résultats concrets à escompter de l’arrivée d’un nouveau gouvernement en Haïti, le mercredi 11 novembre, moins de 15 jours après la destitution de la première ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis par les sénateurs proches du président René Garcia Préval.

Dirigé par Jean Max Bellerive, ministre de planification et de la coopération externe depuis 2006, le gouvernement du 11 novembre présente 7 nouvelles personnalités et 11 ministres sortants de l’ancien gouvernement.

Parlementaires, membres de partis politiques et d’organisations sociales parlent d’un “bouillon réchauffé”, un replâtrage qui serait une mise en place spéciale de la présidence pour les élections municipales, locales, législatives et présidentielles de 2010.

Se défendant contre de telles suspicions et accusations, Bellerive s’engage à accompagner administrativement et techniquement le Conseil électoral provisoire (Cep), responsable au premier chef, dit-il, de l’organisation des prochaines joutes considérées comme déterminantes pour l’avenir d’Haïti.

Rien n’est dit sur les dispositions institutionnelles à prendre contre les fonctionnaires (déjà plusieurs partis politiques dénoncent l’utilisation par Préval des ressources de l’Etat pour parvenir à la formation d’un nouveau parti politique) qui se serviront de l’appareil d’Etat au profit de la campagne électorale de leurs partisans et alliés.

Le gouvernement de la continuité compte élever la communication (un péché reproché à la prédécesseure de Bellerive) « au rang d’une véritable pédagogie afin d’obtenir l’adhésion de la majorité de la population », faire preuve de transparence et rendre des comptes.

Bellerive refuse de cautionner le point de vue d’ “échec” exprimé par des parlementaires à propos des deux administrations de Jacques Edouard Alexis (mai 2006 – septembre 2008) et de Michèle Duvivier Pierre-Louis (5 septembre 2008 – 11 septembre 2009).

Il se propose de travailler à rendre effectif, dans le meilleur délai, le conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj) en attente depuis 2007, de consolider les acquis (sécurité publique, cadre macroéconomique et autres), d’encourager la modernité par le progrès (« Haïti doit s’ouvrir au monde »).

Contrairement au voeu formé par les parlementaires, il indique ne pas souhaiter une révision de la loi de finances 2009-2010, votée en septembre par les deux chambres et sur laquelle reposera l’action du gouvernement du 11 novembre.

« Essentiellement, le gouvernement aura à renforcer sa collaboration avec les parlementaires (ndlr : il prévoit des réunions statutaires entre le 1er ministre et les présidents des 2 chambres). Mais, ce qui me préoccupe, ce sont les limitations et la précarité des ressources », avoue le nouveau premier ministre. [rc gp apr 12/11/2009 12 :00]