P-au-P, 11 nov. 09 [AlterPresse] --- Des pourparlers sont engagés, ce mercredi 11 novembre 2009 en territoire dominicain, entre diverses autorités frontalières des deux pays afin d’assurer un suivi sur les incidents ayant coûté la vie à l’enseignant haïtien Wesner Bonhomme, 21 ans, le samedi 7 novembre au point frontalier Anse-à-Pitres / Pedernales, selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.
Le maire principal de la commune d’Anse-à-Pitres, le délégué du département géographique du Sud-Est d’Haïti font partie du comité de discussions, accompagné de représentants de La Mission des Nations Unies de stabilisation en Haïti (Minustah).
Entre-temps, la circulation au point frontalier reprend progressivement.
Sans une autopsie préalable, le corps du défunt Wesner Bonhomme, mortellement atteint par balle de militaires du corps spécialisé dominicain de sécurité frontalière (Cesfront), a été mis en terre, le dimanche 8 novembre, dans la localité de Dupuy (Thiotte, Sud-Est).
Dans le cadre du même acte d’agression du 7 novembre, un autre ressortissant haïtien dénommé Edouard Similien a été blessé par balle par le Cesfront, tandis que Wilson Jean a été molesté à coups de matraque après avoir été ligoté à un arbre.
D’autre part, le même samedi 7 novembre 2009, vers 4:00 pm locales (21:00 gmt), un ressortissant haïtien, Venel Siveron, a été tabassé et blessé à coups de couteau par un ressortissant dominicain dans la zone frontalière de Macassi (à La Hoye / Nan Kas / Plateau central).
L’incident s’est produit après que le ressortissant dominicain eut demandé au ressortissant haïtien de traverser la rivière de Macassi en vue de récupérer sa paye de manutention préalable d’une cargaison de tabac dans un camion, rapporte le comité de droits humains de la zone.
Ces derniers mois, beaucoup d’actes, impunis, de violences de ressortissants dominicains sur des compatriotes haïtiens ont été enregistrés, notamment l’assassinat par balles de 4 Haïtiens dont les corps seront ensuite brûlés dans un four à charbon le 20 octobre 2009, à Boca de Cachon, non loin de la frontière de Malpasse / Malpaso (à une quarantaine de kilomètres à l’est de la capitale Port-au-Prince).
Berson Gelin, un autre ressortissant haïtien, agressé par balles par deux ressortissants dominicains dans la nuit du 9 au 10 juillet 2009 à Anse-à-Pitres, souffre encore aujourd’hui des séquelles de l’agression subie.
Dans l’intervalle, pour prévenir les actes de violence contre des ressortissants haïtiens en République Dominicaine, le nouveau premier ministre, Joseph Jean Max Bellerive, du gouvernement du 11 novembre, estime nécessaire d’agir d’abord en Haïti sur les causes de la migration (la recherche d’emplois) en direction du territoire voisin, au cours d’un débat avec les parlementaires sur sa déclaration de politique générale.
Bellerive croit aussi important de rétablir, dans le meilleur délai, les travaux de la commission mixte entre les 2 pays partageant l’île en vue d’aborder les cas de violations de droits humains sur des compatriotes en république Dominicaine, entre autres dossiers.
Beaucoup de cas d’agressions, de violences et autres actes de violations de droits humains ne sont pas perpétrés dans le cadre de traversée d’Haïtiens non munis de documents de voyage, mais généralement en relation avec des tentatives d’exactions, à l’instar de ce qui s’est passé le 7 novembre 2009 à la frontière d’Anse-à-Pitres / Pedernales, signalent différents organismes de promotion et de défense de droits humains, dont la plateforme dénommée Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr). [rc apr 11/11/2009 12:00]