Español English French Kwéyol

Haïti-Université : Le comité de facilitation soumet ses recommandations au chef de l’État

En vue d’une sortie de crise

P-au-P, 28 octobre 09 [AlterPresse] --- Le comité de facilitation qui devait aider au dialogue entre les parties concernées par la crise de l’université d’État d’Haïti (Ueh) a remis le 27 octobre son rapport final à l’Exécutif.

Au terme de son mandat d’un mois qui a débuté le 23 septembre, le comité a, dans un document signé par 6 de ses 7 membres, soumis un ensemble de recommandations au chef de l’Etat.

Le comité recommande la réouverture de la faculté de médecine et de pharmacie (Fmp), la création sans délai d’une commission de vérité par le conseil de l’Ueh, la création d’une commission de discipline ad hoc et l’accélération du processus de reforme de l’université d’État.

Concernant le cas de la Fmp, le comité souhaite une réouverture graduelle, qui commencerait par la reprise des activités administratives pour aboutir à la rentrée des étudiants et étudiantes par département.

Ce comité recommande par ailleurs la réaffirmation du principe d’autonomie de l’université et la mise en place d’un medium de communication.

Il y aurait, aux yeux du journaliste Hérold Jean-François, porte parole du comité, « une carence de communication » au sein de l’Ueh. « Il y a beaucoup de méfiance entre étudiants et professeurs, beaucoup de procès d’intention », révèle t-il.

Il faudrait selon lui des publications qui rendent compte de ces problèmes et permettent aux universitaires de s’exprimer.

Le bras de fer entre étudiants et responsables du rectorat constitue la principale caractéristique de la crise. Les étudiants avaient formellement demandé le départ du recteur, une décision qui si elle venait à s’appliquer constituerait un précédent susceptible de nuire à l’autonomie de l’Ueh, d’après le rapport du comité. Celui-ci recommande pour cela de maintenir l’équipe actuelle du rectorat.

Le comité de facilitation, formé par le président de la république, a bouclé son travail au terme d’un mois de rencontres et de pourparlers avec les différents acteurs de la crise. Cette crise a vu la violence des revendications estudiantines qui l’attisaient s’apaiser depuis deux mois.

Toutefois, en dépit du retour au calme, le fonctionnement de l’université semble ne pas être garanti.

« L’université est traversé par tous les problèmes qui rongent la société, par toutes sortes de carences, l’argent ne suffit pas… L’université fonctionne au rabais comme le pays fonctionne au rabais », explique Jean-Francois.

De plus il croit que le montant octroyé par le gouvernement pour le fonctionnement de l’Ueh n’est pas « extraordinaire » compte tenu des problèmes à résoudre. L’un d’entre eux, selon lui demeure la question des arriérés de salaires des professeurs qui pour les deux dernières années, s’élèvent à 38 milliards de gourdes.

En outre, la Fmp est toujours gardée par des détachements de la police. Le concours d’admission à cette entité n’a pas pu se dérouler, et en début de semaine des étudiants étaient dans les rues pour demander l’application des recommandations du comité de facilitation.

Un premier pas a pourtant été franchi. Un montant de 124 millions 250 mille gourdes a été mis à la disposition du rectorat suite à la soumission à l’Exécutif d’un cahier de charge, indique Hérold Jean François.

En plus de cette allocation, des bus pour faciliter le transport des étudiants, des cafeterias, des dortoirs et des bibliothèques fonctionnelles méritent d’être mis en place selon le rapport final qui rejoint ici le cahier de charge du rectorat. [ kft gp 28/10/2009 15:00]