Prise de position du GARR
Document soumis à AlterPresse le 28 octobre 2009
Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et aux Réfugiés(GARR) est préoccupé par les agissements répétés de certains groupes en République Dominicaine(RD) qui pensent avoir le droit d’attaquer et de tuer des Haïtiens/nes comme bon leur semble. L’assassinat, le mardi 20 Octobre 2009, d’au moins trois citoyens haïtiens à Boca de Cachón(non loin de la frontière Jimani/Malpasse) par des groupes armés qui les ont attaqués, tués, décapités, puis brulés dans des fours à charbon, est un acte révoltant, intolérable qui ne doit plus se répéter.
Le GARR salue la réaction des autorités des deux pays qui ont condamné cet acte odieux et ont annoncé la mise en branle de l’action publique contre les présumés auteurs.
Le GARR convie les autorités haïtiennes et dominicaines à faire montre de fermeté pour prévenir ces faits en décourageant les discours de haine et les incitations à la violence contre la présence de ces migrants. Dans ce sens, il condamne les déclarations publiées dans des médias dominicains où certaines personnes se demandent s’il faut retourner au massacre de 1937 en vue de contrôler « l´invasion pacifique des Haïtiens/nes » (Source : Hoy, 11/10/2009). Il condamne également une série d’éditoriaux qualifiant la présence haitienne de tous les maux entre autres de « cancer » (Source : Listin Diario, 02/10/2009).
Le GARR salue la mémoire des personnes assassinées et adresse ses sympathies aux familles éprouvées. Il demande à l’état haitien de soutenir le blessé Mésilus Désir, dont l’état de santé nécessite encore des soins intensifs et d’assister les familles des personnes tuées devant les tribunaux dominicains par le biais des services juridiques du consulat haïtien à Barahona.
Le GARR exhorte les deux Etats haïtien et dominicain à prendre des mesures pour redynamiser la Commission Mixte bilatérale, un espace officiel dont disposent les deux pays pour discuter et prendre des décisions sur un ensemble de questions. Un tel geste constituerait un signal clair démontrant la volonté des deux Etats de dialoguer et d’agir sur certains dossiers difficiles au lieu d’en laisser l’initiative à des groupes d’individus. Il demande également à l’Etat haitien de se pencher sur la situation de pauvreté extrême qui affecte les populations de plusieurs communautés de la frontière, en leur offrant des moyens de survie susceptibles de les retenir dans leur pays.
Colette Lespinasse
Coordonnatrice
GARR