P-au-P., 28 oct. [AlterPresse] --- Au moment où des plans semblent se dessiner en matière économique, suite au défilé de nombreux investisseurs étrangers venus tâter le terrain en octobre 2009, de nombreux secteurs nationaux et internationaux redoutent les conséquences d’un vote de censure éventuelle du gouvernement de la première ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis.
48 heures avant de répondre à une séance en interpellation du sénat de la république, prévue pour le jeudi 29 octobre 2009, la cheffe de gouvernement affirme vouloir sortir la tête haute sur les accusations portées à son encontre dans la gestion des 197 millions de dollars américains (US $ 1.00 = 42.00 gourdes ; 1 euro = 64.00 gourdes) utilisés pour des programmes d’urgence au lendemain des intempéries meurtrières et dévastatrices de 2008.
Citant quelques actions entreprises par son équipe en vue d’un changement dans la durée et d’un fonctionnement plus harmonieux de l’Etat, elle se félicite du changement de modèle apporté par son équipe dans la coopération avec Haïti.
L’Union européenne, en matière de fonds pour la gestion décentralisée ; le Club de Paris, la Banque mondiale et la banque interaméricaine de développement (Bid) qui ont décidé d’alléger, pour plus d’un milliard de dollars américains, la dette externe d’Haïti ayant satisfait à certaines conditionnalités ; l’agence américaine pour le développement international (Usaid) qui a pu réviser son approche d’aide, à la suite de diverses réunions, figurent parmi les bailleurs qui semblent faire confiance à l’équipe de Michèle Pierre-Louis.
Ce sont principalement des sénateurs (partenaires politiques du président René Garcia Préval) du regroupement majoritaire “Lespwa” (Espoir), dont beaucoup ont été investis en septembre 2009, qui entendent censurer le gouvernement en fonction à seulement un mois d’application du nouveau budget pour l’exercice fiscal (octobre 2009 – septembre 2010). Aucun indicateur ne montre que ces “nouveaux” sénateurs, alliés à d’anciens sénateurs d’autres partis, ont pesé l’impact, sur le pays, de l’absence (probable) de gouvernement (représentatif) en cette fin d’année 2009.
Toute interpellation se termine par un vote de confiance ou de non confiance, suivant la Constitution du 29 mars 1987.
En cas de censure, une nouvelle crise politique pourrait surgir, la stabilité politique recherchée serait affectée et les investissements attendus d’entrepreneurs étrangers seraient retardés en raison des bouleversements internes dans le pays.
Dans quelle mesure un gouvernement, qui liquide les affaires courantes, peut prendre des décisions engageant le pays sur un long terme ? Y a-t-il un plan, envisagé par la présidence, de mener des actions en dehors du Parlement ?
Est-ce que l’actuelle chambre des députés, dont le mandat arrive à terme en janvier 2010 et qui sera renouvelé entre mars et mai 2010 (suivant les prévisions optimistes), peut être convoquée à l’extraordinaire pour se prononcer sur le choix d’un nouveau premier ministre et sur la déclaration de politique générale subséquente ?
A rappeler que, de 1997 à 1999, sous le premier mandat de Préval (1996-2001), Haïti a évolué sans gouvernement, le premier ministre d’alors Rosny Smarth ayant démissionné de sa fonction en raison d’un désaccord avec Préval. [rc gp apr 28/10/2009 08 :00]