P-au-P, 27 octobre 09 [AlterPresse] --- Deux jours avant son interpellation par le sénat, la première ministre haïtienne Michèle Duvivier Pierre-Louis affirme ce 27 octobre sa volonté de « sortir la tête haute » comme chef de gouvernement.
« Si je dois sortir, je sortirai la tête haute », déclare Michèle Pierre-Louis dans un message radiodiffusé. Elle travaille actuellement sur « la stratégie à mettre en œuvre » pour avancer sur le dossier de l’interpellation.
Tout en reconnaissant les prérogatives du sénat de l’interpeller, la première ministre déplore la manière de faire du grand corps qui a acheminé la lettre d’interpellation à son bureau au moment de son absence du pays pour un séjour officiel en Europe.
La première ministre a expliqué l’orientation de son gouvernement, mentionné certaines des actions entreprises et insisté sur les 197 millions de dollars alloués à des programmes d’urgence suite aux catastrophes naturelles qui ont affecté le pays en 2008.
Sur la gestion de ces fonds, qui est critiquée par le sénat et qui figure comme un motif de l’interpellation, Michèle Pierre-Louis annonce qu’elle va réclamer trois audits croisés : un de la cour supérieur des comptes, un autre de l’inspection général des Finances et un dernier par un auditeur externe.
Pour elle, cette démarche est nécessaire pour pouvoir « faire la vérité » sur l’utilisation de ces fonds, qui a suscité des remous au niveau du parlement.
« Je veux absolument que ces 3 audits se réalisent et que la lumière soit faite sur ce programme d’urgence afin de couper court au tollé qui entoure cette question », martèle Pierre-Louis.
La première ministre souligne les efforts effectués par son gouvernement pour améliorer la situation de la population et changer l’image négative donnée à Haiti au niveau international.
Michel Pierre-Louis indique que son administration est en train d’opérer une réforme de l’État afin que celui-ci puisse mieux fonctionner.
Elle salue la coopération internationale avec Haïti et se félicite d’avoir initié dans ce domaine un changement de paradigme. Elle mentionne spécifiquement le cas du département d’État américain qui a entrepris des démarches dans ce sens.
Michèle Pierre-Louis annonce de nouveaux projets, dont un programme d’état civil pour tous et toutes, financé par la Banque interaméricaine de développement (Bid) à hauteur de 10 millions de dollars.
De leur coté, les sénateurs affichent leur volonté de ne pas reculer dans leur démarche, qui suscite des réactions controversées en Haiti et à l’étranger. [kft gp apr 27/10/2009 11:10]