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Haïti : La communauté internationale enthousiaste, la population indifférente…

P-au-P., 22 oct. 09 [AlterPresse] --- Octobre 2009 voit un déferlement d’enthousiasme de divers pans de la communauté internationale sur les perspectives de développement en Haïti, avec l’insertion annoncée de capital étranger dans diverses branches de l’économie et l’apparence de déploiement d’efforts institutionnels pour renforcer la stabilité politique globale sur le territoire national.

Après la réunion d’affaires organisée, les 1er et 2 octobre 2009, par la Banque interaméricaine de développement (Bid), environ 300 entrepreneurs de la sous-région sont attendus cette semaine à Port-au-Prince, dans le cadre de l’association des Etats des Caraïbes, pour participer au 10e forum des entreprises de la grande Caraïbe.

Les opportunités offertes par la branche textile, qui générerait 25 000 emplois l’an en Haïti, selon les chiffres de la Bid, ont provoqué une augmentation du nombre de travailleuses et travailleurs, passé, début octobre 2009, de 12 000 à 14 000 dans les usines d’assemblage du parc métropolitain de Port-au-Prince. 37 sur 50 bâtiments sont actuellement occupés dans l’aire de ce parc industriel par des entreprises d’habillement ou liées à cette branche.

Quoi qu’il en soit, des remous continuent d’agiter ouvrières et ouvriers qui réclament les 125.00 gourdes de salaire minimum journalier, montant voté par le parlement pour les usines de la sous-traitance mais qui ne serait pas payé à date par plusieurs patrons dans cette branche.

Entre enthousiasme et perspectives réelles d’emplois, la population nationale, exclue des échanges en cours, reste de marbre et assiste de loin, indifférente, aux débats en cours, attendant les résultats concrets des perspectives d’investissements étrangers que font miroiter les secteurs concernés pour les mois à venir en Haïti.

L’enjeu principal reste la quantité d’emplois qui seront générés rapidement pour faire baisser les tensions sociales.

Chacune et chacun se plaignent du niveau de chômage sur le territoire national, dont les chiffres précis ne sont pas connus, mais qui frappe diverses couches.

C’est dans ce contexte que certaines entreprises commerciales ont commencé, ces dernières semaines, par mettre à pied de nombreux employés ayant plusieurs années de service, sous prétexte de ne pas disposer de moyens économiques suffisants pour payer 200.00 gourdes de salaire minimum journalier (1 euro = 65.00 gourdes ; US $ 1.00 = 42.00 gourdes aujourd’hui), montant voté par le parlement pour les branches d’activité économique autres que la sous-traitance. [rc gp apr 22/10/2009 7 :00]