Poème inédit de l’écrivain haïtien décédé René Philoctète
Qui donc ira jeter des fleurs
Au Pont Rouge
à€ Vertières
Au Champ de Mars
Les offrandes coulées dans la honte
Blessent
Les yeux ne portent pas le printemps
Si la nuit n’annonce
L’aurore prévue
Tant de bruits arrimés sur nos têtes
Le ciel se rétrécit
Tant de jeux sévères dans nos rues
Les enfants vieillissent
Moi je maudis le manège qui sabre
Qui sourit qui bénit
Et qui tue
Qui donc l’opprobre au front
Ose jeter des fleurs à Vertières au Pont Rouge
Les dieux habitent des vertiges
Où n’entrent pas les flétrissures
René PHILOCTETE