P-au-P, 20 oct. 09 [AlterPresse] --- Les ménages les plus pauvres dans la zone métropolitaine de la capitale consacrent 70 % de leurs revenus à l’achat d’aliments, contre 7% pour la scolarité de leurs enfants, révèle une étude de la coordination nationale pour la sécurité alimentaire (Cnsa), dont un résumé a été transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
« Chaque ménage de cette catégorie, qui décide d’envoyer ses enfants à l’école, dépense 7% de ses revenus. Une proportion qui aurait pu contribuer à satisfaire sa ration alimentaire quotidienne minimale (2,100 kcal par personne), qui n’est couverte qu’à environ 95% », indique la Cnsa.
Les très pauvres dépendent jusqu’à 40% de petit commerce pour tirer leur subsistance. Leurs besoins alimentaires sont assurés à 30% par des aliments de base, contre 40% pour les autres catégories, suivant les résultats de l’investigation.
Aussi, les dépenses scolaires des ménages à Port-au-Prince constitueraient-elles un risque d’aggravation de leur insécurité alimentaire, analyse globalement la Cnsa.
Estimé à 1,9 millions, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire en Haïti, stable depuis quelques mois, pourrait augmenter, en raison entre autres de la vulnérabilité des populations aux changements climatiques, comme la sécheresse.
L’aggravation de la situation alimentaire devrait toucher les populations du Nord-Ouest, particulièrement, les habitants de Bombardopolis, Baie de Henne, Môle St Nicolas et des localités avoisinantes, qui font face actuellement à une pénurie d’eau.
Mêmes perspectives pour les départements géographiques du Nord-Est et de l’Artibonite (Nord), où les éleveurs de porcs souffrent de pertes importantes, causées par la mort des animaux atteints de la maladie de Teschen. Cette maladie, appelée aussi « maladi ren kase », n’a aucun remède jusqu’ici.
Les habitants des quartiers défavorisés dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince sont également concernés par de possibles difficultés alimentaires, selon la Cnsa.
En ce sens, la coordination prescrit des mesures d’accompagnements pour cette catégorie “très pauvres”, comme des cantines scolaires, des restaurants communautaires, et la prise en charge des frais scolaires.
La Cnsa recommande également aux autorités concernées de renforcer le système de suivi de nutrition infantile dans le Nord-Ouest.
L’étude a été réalisée, en juin 2009, sur la sécurité alimentaire et les modes de vie dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince par la Cnsa et la Famine early warning system network (Fews/net).
4 catégories ont été considérées dans l’étude : les très pauvres, les pauvres, les moyens et les mieux lotis. [kft rc apr 20/10/2009 0:00]