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Haïti-Politique : Préval justifie la présence des troupes onusiennes par les faiblesses institutionnelles nationales

La présidence qualifie d’ « irresponsables » toutes positions en faveur du départ de la Minustah d’Haïti

Par Karenine Francesca Théosmy

De notre envoyée spéciale

Dessalines (Haïti), 19 oct. 09 [AlterPresse] --- La présence de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation d’Haïti (Minustah) est justifiée, et seule la stabilité politique peut signer son départ du pays, selon le contenu du discours que le président René Garcia Préval a prononcé à Marchand Dessalines (Artibonite, Nord) à l’occasion du 203 e anniversaire, le samedi 17 octobre 2009, de l’assassinat de l’empereur Jean Jacques Dessalines, fondateur de la nation.

Ce sont les « désordres, les coups d’Etat » et le manque d’unité entre « les fils de cette terre » qui justifient la présence des troupes onusiennes dans le pays. Aussitôt que la stabilité politique sera de mise, les représentants des différentes armées du monde, qui font partie de la Minustah, laisseront le pays, assure René Préval.

Préval a appelé les différents secteurs vitaux du pays à travailler ensemble pour trouver cette stabilité.

« La Minustah n’est pas une force d’occupation… Ceux qui réclament le départ de la Minustah sont des irresponsables », a déclaré le chef de l’Etat au cours d’une cérémonie spéciale à Marchand Dessalines, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

« Je suis d’accord que la Minustah reste pour nous aider, jusqu’à ce que la police soit en mesure de faire son travail », a-t-il affirmé.

Trois jours plus tôt, soit le 14 octobre 2009, le conseil de sécurité de l’organisation des Nations Unies (Onu) avait décidé de proroger le mandat de la Minustah pour une année supplémentaire.

La mission est pourtant pointée pour de multiples actes de violence sur la population, notamment des agressions sexuelles et des meurtres. Néanmoins, aucune commission indépendante n’a été formée pour faire la lumière sur ces accusations que la mission nie en bloc ou même parfois ignore.

Entre-temps, des efforts sont déployés pour aboutir à un renforcement de la police nationale d’Haïti (Pnh), quoique, après un début d’année 2009 plutôt calme, les actes de banditisme se soient multipliés dans la zone métropolitaine et dans certaines villes de province, notamment à Jacmel (Sud-Est).

Le 203e anniversaire de l’assassinat de Jean Jacques Dessalines a été l’occasion pour le gouvernement de se donner un satisfecit pour les derniers travaux routiers réalisés ou en cours dans la zone.

La route reliant Saint Michel de l’Attalaye (toujours dans l’Artibonite) à Marchand Dessalines est en chantier actuellement, et le président promet de ramener le trajet entre les deux villes à 36 km au lieu de 80 km auparavant.

Dans une intervention, le député de Marchand Dessalines, Dor Pressoir, a signalé d’autres travaux, notamment dans l’église paroissiale catholique romaine Sainte Claire d’Assise, vieille d’un siècle.

Longtemps privée de tribunal de paix, la ville a un nouveau complexe logeant le tribunal de paix et l’état civil, et, bientôt, un nouveau bâtiment accueillera l’Hôtel de ville, annonce Pressoir.

Le député n’a pas tari d’éloge à l’égard du gouvernement, plus précisément la première ministre Michèle Duvivier Pierre Louis, réclamant chaque fois les applaudissements de la foule massée sur la place publique de la ville, « qui n’était pas loin de se transformer en cirque », selon plusieurs observateurs.

Pour sa part, le maire de Marchand Dessalines, Claude Emile Pierre, a abondé dans le même sens en remerciant le président Préval pour la promesse de pavage de 2 km de rues à l’intérieur de la ville.

Claude Emile Pierre en a toutefois profité aussi pour relever d’autres besoins, comme l’amélioration du sort des paysannes et paysans, la rénovation de la maison de l’Empereur ou encore des écoles supérieures pour les jeunes.

Un des centres historiques les plus importants du pays, la ville de Marchand Dessalines, établie par Jean Jacques Dessalines pour sa position stratégique, est dominée par des forts imposants qui offrent des perspectives touristiques indéniables.

C’est là que le président Préval a décidé de rendre, tous les ans, un hommage à Jean Jacques Dessalines. Le 17 octobre 2009, la traditionnelle messe à l’église Sainte Claire d’Assise a débuté la cérémonie qui s’est poursuivie sur la place publique de Marchand Dessalines.

Une délégation, composée des membres du gouvernement, dont la première ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis, de parlementaires et d’officiels, a participé à la céremonie-hommage, déroulée entre 10 :00 locales (15 :00 gmt) et 2 :00 pm (19 :00 gmt). [kft rc apr 19/10/2009 0:30]

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