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Mexique : 300 mille personnes protestent contre la privatisation de l’électricité

Par Wooldy Edson Louidor

P-au-P, 17 oct. 09 [AlterPresse] --- Environ 300 mille personnes ont marché, le jeudi 15 octobre 2009, au Zócalo (place publique située au centre-ville de Mexico DF, la capitale mexicaine) pour protester contre la décision de l’administration Felipe Calderón de privatiser la principale entreprise énergétique du pays Luz y Fuerza del Centro (LyFC), laquelle décision pourrait envoyer au chômage plus de 40 mille travailleuses et travailleurs membres du Syndicat mexicain des électriciens (Sme), suivant les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.

Vêtus de maillots rouges, symbole du Sme, les manifestantes et manifestants, dont des paysans, des syndicalistes, des professeurs, des étudiants, des membres d’organisations sociales, des personnalités politiques, des parlementaires et des intellectuels, ont défilé dans les rues de la capitale mexicaine pour exiger du chef de l’Etat mexicain de satisfaire les principales revendications du Sme, dont la dérogation du décret de liquidation de la LyFC et le respect des droits des travailleuses et travailleurs de l’entreprise.

Les syndicalistes ont également demandé à l’actuelle administration de respecter le Contrat Collectif de Travail, signé avec le Sme, ainsi que l’autonomie du syndicat.

Peu après la publication par l’Exécutif, dans le journal officiel de la Nation, du décret stipulant la liquidation de LyFC, plusieurs milliers de policiers fédéraux ont envahi, le 10 octobre dernier vers minuit, des centaines d’installations de l’entreprise étatique LyFC, situées à la capitale et dans des villes adjacentes, dénonce le Sme dans un communiqué.

Les policiers ont également expulsé les travailleuses et travailleurs qui se trouvaient sur leur lieu de travail, poursuit le même communiqué.

Le même jour de la marche, le gouvernement fédéral mexicain a convoqué le Sme à un dialogue pour trouver une issue à la crise, selon ce qu’a annoncé le chef du gouvernement de la capitale DF, Marcelo Ebrard.

L’administration Calderón a justifié sa décision de privatiser la LyFC, arguant que l’amélioration du fonctionnement de l’entreprise coûterait à l’Etat mexicain une importante somme d’argent, évaluée à 42 milliards de pesos mexicains (un dollar américain vaut aujourd’hui environ 13.113 pesos mexicains).

De leur part, les syndicalistes et travailleurs ont accepté l’invitation du gouvernement au dialogue, tout en réaffirmant leur détermination à se mobiliser jusqu’à ce qu’ils retrouvent leur emploi, un contrat collectif de travail et leur dignité comme ouvrières et ouvriers.

« La majorité d’entre nous, nous avons donné des décennies de notre vie à l’entreprise, maintenant on ne peut pas nous renvoyer comme des délinquants », a déclaré un travailleur aux médias mexicains. [wel rc apr 17/10/2009 0 :00]