P-au-P., 17 nov. 03 [AlterPresse] --- Les principales activités économiques ont été affectées au cours de la première partie de la journée du 17 novembre à Port-au-Prince en réponse à un appel à la grève lancé par le Groupe des 184 associations et institutions de divers secteurs économiques et sociaux.
Les grands magasins, les banques et les pompes à essence n’ont pas ouvert leurs portes. La plupart des écoles n’ont pas fonctionné et les élèves ont été renvoyés.
Le flot de la circulation a été réduit. Cependant de nombreux véhicules publics et privés ont été remarqués dans les rues de la capitale.
Le petit commerce et les activités informelles ont fonctionné comme à l’ordinaire. Aucun incident n’a été reporté et, en milieu de journée, la situation demeurait calme.
Toutes les données ne sont pas encore disponibles en ce qui concerne la situation dans les villes de province. Des correspondants ont cependant rapportés que les activités formelles ont été généralement paralysées à Jacmel (Sud-est) et au Cap Haitien (Nord).
Les associations et institutions formant le Groupe des 184, ont appelé à la grève générale suite à la perturbation violente de leur rassemblement, par des groupes de partisans du président Jean Bertrand Aristide, le 14 novembre au centre de la capitale.
Les principales associations patronales et chambres de commerce du pays des syndicats de transport public et l’opposition ont donné leur appui à ce mot d’ordre de grève.
Le Coordonnateur du Groupe des 184, André Apaid Junior, a fait savoir que le blocage du rassemblement des 184 a été directement piloté par le Palais National et la Direction Départementale de l’Ouest de la police nationale (DDO).
Dans un communiqué conjoint le 15 novembre dernier, 17 associations patronales ont protesté contre « la volonté délibérée des autorités de saboter le rassemblement du 14 novembre (Â…), la lapidation de paisibles manifestants par des chimères (partisans violents du gouvernement) (Â…) les arrestations arbitraires qui ont encore une fois frappé le camp des victimes ».
Les personnes arrêtées le 14 novembre, dont le vice-président de l’Association des Industries d’Haïti (ADIH), Charles Baker, devaient être présentées ce 17 novembre au tribunal.
« Face à la volonté manifeste des responsables de l’Etat de violer leurs droits citoyens », les associations patronales ont décidé de ne prendre part « à aucune manifestation organisée par le gouvernement le 18 novembre 2003 (bicentenaire de la dernière bataille aboutissant à l’indépendance dHaiti ». Ces secteurs ont choisi, ont-ils affirmé, « d’honorer les héros de Vertières dans l’honneur et le respect profond digne de leur geste de libération par des manifestations dont la teneur sera communiquée ultérieurement ».
Le gouvernement a défendu le comportement adopté par la police lors du rassemblement du 14 novembre. Le Secrétaire d’Etat à la Communication, Mario Dupuy, a estimé que la police a fait "un excellent travail". [gp apr 17/11/2003 12:10]