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Haiti/Economie : Opération de charme à l’endroit des potentiels investisseurs privés étrangers

P-au-P, 1 octobre 2009 [AlterPresse] Plusieurs centaines d’entrepreneurs étrangers mais aussi haïtiens étaient réunis ce jeudi 1 octobre pour la première réunion d’affaires internationale organisée par la Banque interaméricaine de développement (Bid) et parrainée par l’émissaire des Nations unies, Bill Clinton, à la demande du gouvernement haïtien.

Venus des Caraïbes et d’Amérique latine mais aussi des Etats-Unis, de potentiels investisseurs privés étaient présents en nombre ce jeudi au Karibe convention center de Port-au-Prince. Les principaux secteurs d’investissements visés lors de cette réunion d’affaire concernent le secteur vestimentaire, l’agro-industrie et les énergies durables.

En ouverture de cette journée, la première ministre d’Haiti, Michèle Duvivier Pierre Louis, a rappelé l’importance des investissements productifs et du leadership entrepreneurial afin de construire un nouveau paradigme de coopération et sortir de la charité, au bénéfice de la population haïtienne.

« Nous allons ici parler d’industries, d’entreprises, de pôles de développements, de création d’emploi, mais plus encore d’emplois dignes et de conditions de vies décentes. Il faut que nous soyons créatifs et innovant comme nous pouvons l’être dans d’autres domaines », a-t-elle déclaré.

Faisant remarquer que de nombreux défis restent à relever, la première ministre a tenu à signaler les efforts du gouvernement haïtien ces dernières années, le rétablissement de la sécurité dans le pays grâce aux efforts des forces de polices, de la population et à l’assistance de la Mission des Nations unies pour la stabilisation d’Haiti (Minustah), la chute du niveau d’inflation et le maintien d’un taux de change relativement stable, l’annulation de la dette et le vote par le parlement de lois importantes comme celle sur les marchés publics, la création d’un guichet unique, etc.

« Les conditions sont réunies pour vous accueillir, a-t-elle adressé à l’audience. Nous avons besoin de vous pour créer des emplois, car tous les points positifs que je viens de citer n’ont pas encore un impact significatif pour la population. Et pour ce faire il faut créer des emplois dignes, aux salaires décent ».

L’émissaire des Nations unies pour Haiti et « parrain » de l’événement, Bill Clinton, s’est longuement adressé au parterre d’invités. « Le premier ministre d’Haiti, Michèle Duvivier Pierre Louis et le Président de la République, René Préval, m’avaient demandé d’organiser cette réunion. Nous y voilà. Il y a quelques années, je n’aurais pu imaginer voir un tel évènement se dérouler a Port-au-Prince, non seulement qui réunisse tant de gens, mais qui regroupe tant d’opportunités, pas uniquement pour les investisseurs de venir faire du profit et d’exporter des produits sur d’autres marchés, mais aussi pour les Haïtiens », a-t-il déclaré. Bill Clinton a signalé que les risques politiques pour les investisseurs sont désormais au plus bas.

L’émissaire des Nations unies a déploré, malgré les acquis démocratiques en Haiti, la « dramatique inégalité qui perdure dans la répartition des richesses ». Faisant allusion aux potentiels investissements et aux conditions qui les rendent aujourd’hui possibles, il a déclaré que « les Haïtiens vont grandir ensemble. Les riches seront plus riches, mais de plus en plus grande sera la classe moyenne qui va croître rapidement »

« Un de mes mandats est de faire en sorte que les promesses et engagements pris envers Haiti soient effectivement tenus. C’est aussi d’attirer des investissements et d’appuyer la mise en œuvre du plan de développement d’Haiti. Parvenir à cet objectif passe par la projection d’une autre image d’Haiti. En plus des manufactures, de l’agrobusiness et des énergies renouvelables, nous essayons de reconstruire le tourisme en Haiti », a souligné Bill Clinton.

L’émissaire doit visiter ce vendredi 2 octobre le Palais sans souci et la Citadelle Laferrière, deux pôles d’attraction touristique d’importance au Nord d’Haiti, près du Cap haïtien. « Il y a cet énorme potentiel ici. Nous voulons travailler là-dessus. Nous avons besoin d’infrastructures ».

Le Canada a soutenu financièrement l’organisation de cette première réunion d’affaire. [mm apr 01/10/2009 18:00]