P-au-P., 14 nov. 03 [AlterPresse] --- Des centaines de personnes de plusieurs secteurs ont commencé à arriver au Champ de Mars, peu avant l’heure de la manifestation convoquée par le regroupement d’associations et d’institutions dénommé Groupe 184. Les participants à cette activité montrent une détermination à toute épreuve, malgré la tension qui règne dans l’espace prévu.
« Ils sont surpris », ont lancé des groupes de manifestants à l’endroit de quelques poignées de partisans du Président Jean Bertrand Aristide. Ils ont lancé des slogans hostiles au Chef de l’Etat en criant « 2004 (bicentenaire de l’indépendance d’Haïti) oui, Aristide non ».
La présence de la police est visible, mais les participants à la manifestation critiquent sa passivité face à des menaces de partisans du gouvernement qui ont pris position en plusieurs points autour du centre des évènements. Des personnalités politiques, du secteur privé, des défenseurs de droits humains, des étudiants, artistes ont exprimé leur déception face à l’attitude des policiers.
Quelques incidents ont déjà été enregistrés. Les organisateurs n’ont pas pu arriver avec le camion qui devait servir de stand. Ils ont été attaqués par des groupes de partisans lavalas à coups de pierres. Plusieurs blessés légers ont été enregistrés, selon des témoignages recueillis.
L’incident a eu lieu en présence de la police et « des agents se sont cachés » au moment des troubles, selon un dirigeant du Groupe 184. Jacques Baker et David Apaid (frère
du Coordinateur du Groupe 184), deux responsables du regroupement ont été interpellés par la police.
Tôt, le camion a été bloqué par la police dans la région de Delmas, périphérie nord-est de la capital.
De temps à autre, on a observé des mouvements de panique. Mais les dirigeants du Groupe 184 ont réaffirmé leur détermination à effectuer la manifestation.
Il était très difficile d’arriver sur les lieux à cause des opérations de fouilles de la police et des séparateurs entreposés au niveau de plusieurs artères.
Les évènements du jour se développent en présence d’observateurs et de journalistes étrangers. La Communauté internationale, à travers plusieurs diplomates, dont les
représentants des Etats-Unis, de la France et du Vatican, avait annoncé qu’il allait
observer la situation.
Le Premier Ministre Yvon Neptune a fait savoir le 13 novembre que la sécurité du rassemblement sera assurée. Il a cependant averti que « si un citoyen sort du cadre de la loi », la police aura à « intervenir pour rétablir l’ordre ». [gp apr 14/11/2003 12:00]