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Environnement : Haïti et la République Dominicaine protègent les lacs frontaliers

Communiqué du PNUD

Repris par AlterPresse le 23 septembre 2009

« Le système de Nations Unies répond positivement à l’appel lancé par les gouvernements haïtien et dominicain dans leur engagement conjoint à prendre des mesures durables (pour protéger les lacs frontaliers) et a décidé de les accompagner dans leurs efforts afin de lancer des programmes de développement économique et social dans les communes avoisinant les lacs et de promouvoir la restauration de services environnementaux et écologiques dans cette région ».

Depuis 2004, la montée des eaux des lacs Azuei en Haïti et Enriquillo en République Dominicaine contribue à la détérioration environnementale de la région frontalière. Des impacts aux niveaux environnemental, agricole et économique se sont fait sentir, en particulier dans la zone limitrophe de Malpasse, où la route binationale relie la République Dominicaine et Haïti, et ils affectent aussitôt les 11 populations riveraines du lac Enriquillo. La route avait été sérieusement endommagée par les débordements, en particulier du côté haïtien ainsi qu’à la frontière, provoquant des inondations et la destruction d’habitats et, par conséquent, la perte de biodiversité, de cultures et de terres arables dans plusieurs provinces avoisinantes.

Ces facteurs ont eu des répercussions négatives sur les communautés riveraines des lacs et leurs moyens de subsistance -déjà en proie à un niveau élevé de pauvreté, et très vulnérables face aux phénomènes climatiques extrêmes. Cette situation accroît également la fragilité de l’écosystème des montagnes environnantes, puisqu’une bonne partie de la population, a déplacé sa production agricole de subsistance vers les montagnes, négligeant l’impact sur la planification et la réduction de leur propre vulnérabilité. Inévitablement, les eaux des lacs Enriquillo et Azuei continueront à monter si le niveau élevé des précipitations des dernières années se maintient. Le problème est d’autant plus inquiétant puisque ces deux lacs sont situés dans des bassins endoréiques, et la seule option pour faire baisser le niveau du lac consiste en l’évaporation de son eau durant les années à venir.

C’est dans le souci de pallier le problème conjoint que les gouvernements des deux pays, en coopération avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), ont pris les engagements nécessaires en réalisant des études sur les lacs et en organisant un Forum binational sur la problématique des lacs Azuei et Enriquillo. C’est à l’occasion de ce Forum que la Déclaration conjointe de Barahona a été signée le 7 août 2009 par les ministres de l’environnement, ainsi que les représentants du PNUD des deux pays. Par cette déclaration, les gouvernements se sont engagés à entreprendre des actions visant l’échange d’informations, la coopération technique horizontale et le développement de stratégies entre les institutions concernées dans les deux pays.

Il s’agit entre autres de :

- poursuivre le travail de recherche au niveau des bassins versants alimentant les lacs ;
- exécuter un vaste plan de reforestation binationale avec des espèces natives et endémiques dans ces bassins versants afin de faciliter l’infiltration efficace des eaux de pluie ;
- de diminuer le taux de ruissellement et freiner l’érosion ;
- réaliser des projets de développement agricole, de pêche et d’écotourisme, en vue de générer de nouvelles sources de revenus pour les populations riveraines ;
- renforcer et poursuivre la coordination binationale sur la thématique des lacs et mettre à profit les connaissances et les expériences par le biais de la coopération Sud-Sud.

Le système de Nations Unies répond positivement à l’appel lancé par les gouvernements haïtien et dominicain dans leur engagement conjoint à prendre des mesures durables et a décidé de les accompagner dans leurs efforts afin de lancer des programmes de développement économique et social dans les communes avoisinant les lacs et de promouvoir la restauration de services environnementaux et écologiques dans cette région. En plus du PNUMA et PNUD, autres organismes et agences de Nations Unies se sont joints : avec une assistance technique du Bureau de Prévention des Crises et du Relèvement (BCPR) du PNUD, et le Programme alimentaire mondial (PAM) de la République dominicaine qui a mobilisé des ressources pour aider les communautés environnantes affectées.

22/09/2009