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Haiti : La politique américaine à l’étude, selon l’ambassadeur Merten

P-au-P, 22 sept. 2009 [AlterPresse] --- La politique américaine en Haiti est actuellement à l’étude, selon les dires de l’ambassadeur des États-Unis en Haiti, Kenneth Merten. D’ici la mi-octobre, les résultats de cette évaluation devraient être rendus publics, et réorienteront s’il le faut la politique américaine à l’égard du pays pour plus d’efficacité.

« Nous sommes en train de réviser notre politique avec Haiti. Ce n’est pas encore abouti, mais j’espère que d’ici mi-octobre, début novembre, nous aurons les résultats de ce travail. Nous voulons que notre aide améliore le service de l’État haïtien au peuple haïtien. Nous devons avoir l’État haïtien comme partenaire, car sinon sur le long terme les programmes vont finalement échouer », a déclaré l’ambassadeur américain en Haiti en poste depuis près d’un mois lors d’une rencontre restreinte avec la presse à laquelle a participé AlterPresse.

Face à la conjoncture difficile qui s’annonce à l’aurore des élections présidentielles en Haiti, l’ambassadeur a déclaré qu’ « il n’y a pas de temps à perdre. Nous allons continuer à travailler avec le gouvernement actuel jusqu’à la dernière minute ».

Une grande tendance qui devrait se voire renforcée sont les efforts pour attirer des investisseurs privés en Haiti.

« Nous avons inauguré un programme de l’Usaid [l’agence américaine de développement international] au mois de juin, qui essaie d’aider les gens de la diaspora aux États-Unis à investir ici. Ils [l’Usaid] essaient de trouver les partenaires et de donner un peu d’appui pour ces investissements ».

« Hope 2 reste très important dans notre politique vis-à-vis d’Haiti », a rappelé l’ambassadeur. La loi Hope 2 donne la possibilité à une société dans le secteur de la sous-traitance en Haiti d’exporter ses produits vers les États-Unis hors taxe.

« Nous avons également dans l’Usaid un programme qui travaille avec ce secteur de la sous-traitance pour améliorer la gestion que les Haïtiens peuvent apporter dans ce secteur. Nous essayons de former des gens pour que ce ne soit pas uniquement de la main d’œuvre que l’on trouve ici mais également des managers dans les usines mêmes. Parce que ce n’est pas uniquement le coût mais aussi la qualité de la main d’œuvre qui est importante », a déclaré l’ambassadeur Merten.

L’appui à la croissance économique via ces investissements, l’ambassade américaine précise vouloir le réaliser de concert avec l’État haïtien et les autres pays donateurs amis d’Haiti.

« Par exemple, l’ancien président Clinton va venir à la fin de ce mois et nous sommes près à faire tout ce que nous pouvons pour aider au bon déroulement de cette mission ».

L’ambassadeur s’est dit conscient de l’importance du secteur agricole dans un pays tel Haiti. « Nous avons envoyé une équipe ici qui est venue deux fois et qui travaille avec le gouvernement haïtien, le ministère de l’agriculture notamment. »

Face aux produits américains subventionnés qui sont souvent dénoncés pour ruiner les efforts investis dans le soutien à la production nationale en Haiti, l’ambassadeur Merten a déclaré que « chaque pays a sa politique commerciale à lui. Nous avons une certaine politique commerciale face à nos produits agricoles. Je ne crois pas que cela va rentrer dans la question. Mais je ne suis pas tout-a-fait au courant des détails ».

L’ambassadeur a également précisé que, dans le sillage de la politique du président Obama, ils seraient attentifs aux énergies renouvelables dans leurs politiques de développement. Il a cité le Jatropha comme « quelque chose que nous sommes en train de considérer ».

Face à l’impact de la crise financière, l’ambassadeur a reconnu que les États-Unis traversaient une période difficile mais que c’est là une des raisons supplémentaires pour « que nos programmes de développement soient aussi efficaces que possible pour que le contribuable américain perçoive la valeur de ce qu’il dépense pour le développement ». [mm apr 22/09/2009 17:00]