Actualisé le 23 sept. 09
P-au-P, 22 sept. 09 [AlterPresse] --- La commission internationale d’enquête sur Haïti (Cie) dénonce les pressions exercées par le directeur général de la police nationale, Mario Andresol, à l’encontre du professeur Josué Mérilien suite aux propos qu’il a diffusés par la presse au sujet de l’intervention policière dans les locaux de la faculté de médecine et de pharmacie (fmp).
Le chef de la Police nationale haitienne a sommé le professeur, également Coordonateur général de l’Union nationale des normaliens d’Haïti (UNNOH), de retirer ses propos et de présenter ses excuses.
Le 29 août dernier, la police a mené une opération à l’intérieur de la fmp pour déloger les étudiants qui occupaient l’enceinte depuis plusieurs mois.
Dénoncée par de nombreux secteurs sociaux, cette intervention policière ordonnée par le rectorat de l’Université d’État d’Haiti n’avait pas occasionné de blessés. Les étudiants avaient vidé les lieux lorsque les forces de l’ordre sont entrées dans l’enceinte universitaire, au milieu de la nuit.
Par la suite, le professeur Josué Mérilien, ayant convoqué une conférence de presse le 1 septembre 2009 à ce sujet, a fustigé les forces de l’ordre et assimilé leur action à celles prévalant au temps de la dictature duvaliériste.
« Tout est planifié avec soin comme c’était le cas durant les régimes dictatoriaux. Les policiers sont armés de fusils silencieux pour pouvoir tuer dans l’ombre du silence les étudiants sans le moindre bruit. Pour ne pas laisser les cadavres pendant même une seconde sur le plancher, ils s’amènent avec leur ambulance. Le camion des pompiers devrait être utilisé pour nettoyer le sol afin de ne laisser aucune trace de sang. Enfin, ils se font accompagner d’un camion de Cne pour jeter les cadavres dans les déchets, une pratique qui était en vogue pendant le régime duvaliériste », avait déclaré le professeur.
Ces propos n’étaient pas pour réjouir Mario Andrésol. Le chef de la police a ainsi imposé un ultimatum pour le retrait de ces propos calomnieux, accompagné d’excuses publiques de Josué Mérilien.
Cette décision est désapprouvée par la Cie, qui compte inviter le mouvement ouvrier de la Caraïbe et international à apporter leur soutien au professeur et syndicaliste.
Selon la Cie, qui réuni des militants politiques et syndicaux de divers pays, cette décision du chef de la police est « une campagne d’intimidation » et une attaque contre le secteur ouvrier et syndicaliste, se positionne-t-elle dans un communiqué diffusé ce 22 septembre 2009 dont a pris connaissance AlterPresse.
« La Cie considère cette tentative non seulement comme une agression contre le mouvement ouvrier haïtien mais aussi contre le mouvement ouvrier démocratique international », précise le communiqué.
La Cie a siégé à Port-au-Prince la semaine écoulée. Elle a réuni des militants de plusieurs pays et fait suite à une mobilisation qui a débuté en 2008 pour le départ de la mission de nations unies pour la stabilisation d’Haïti (Minustah).
Suite à cette session, un rapport recoupant témoignages de victimes, photos et documents sur les actes qu’auraient perpétrés les caques bleus de la mission contre la population civile haïtienne devrait être publié. [kft mm apr 22/09/2009 16:00]