P-au-P, 5 sept. 2009 [AlterPresse] --- L’expert indépendant des Nations unies pour les droits de l’Homme en Haiti, Michel Forst, a souligné lors de sa troisième visite en Haiti la nécessité de la nomination du Président de la cour de cassation par le Président de la République, afin que la réforme de la justice cesse de piétiner.
« Même si je ne méconnais pas la complexité de la décision à prendre, la nomination du Président de la cour de cassation, futur Président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), serait un signal fort de la volonté politique d’avancer sur la voie de la réforme et notamment de lancer le processus de certification des magistrats tellement indispensable », a déclaré Michel Forst lors d’une conférence de presse à laquelle a participé AlterPresse.
Selon la Constitution de 1987, le Président de la cour de cassation est celui qui serait amené à assurer l’intérim de la Présidence de la République en cas de défaillance du chef de l’Etat. « Mais il me semble que l’on se focalise trop sur cet aspect subsidiaire de sa fonction, alors qu’elle est d’abord de présider la cour de cassation et le CSPJ », s’est exprimé Michel Forst.
Le Président de la cour de cassation sera également le Président du conseil d’administration de l’école de la magistrature, inaugurée il y a peu. « Ceci est une excellente chose », a souligné Michel Forst, avant de faire remarquer que le directeur général de l’école n’a toujours pas été nommé officiellement. Les candidatures pour les concours de formation initiale de magistrats sont donc toujours en sursis.
Ne voulant pas se montrer uniquement pessimiste concernant la réforme de la justice, l’expert indépendant a tenu à saluer le « volontarisme et l’action du gouvernement qui a décidé d’écarter des magistrats, parfois de rangs élevés qui ne répondent pas á la nécessaire éthique de leur fonction ». [mm apr 05/09/2009 18:30]