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Haiti/Nations unies : L’expert indépendant n’est pas informé des actes de violence reprochés aux casques bleus

P-au-P, 3 sept. 09 [AlterPresse] --- Michel Forst, l’expert indépendant des Nations unies aux droits de l’Homme en Haïti, en visite pour la troisième fois dans le pays depuis le début de son mandat, a reconnu, lors d’une rencontre avec la presse ce jeudi 3 septembre, ne pas avoir travaillé de dossiers concernant des allégations de violations de droits humains portées par des organisations de droits humains, des autorités locales et des citoyens haïtiens à l’encontre des troupes armées de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haiti (Minustah).

« Je n’ai pas le sentiment actuel que c’est un phénomène sur lequel j’ai beaucoup d’informations, a reconnu Michel Forst. Mais je suis preneur », réagissait-il aux questions d’AlterPresse.

Durant ce mois d’août 2009, plusieurs allégations ont en effet été formulées à l’encontre des casques bleus de la Minustah concernant des cas de maltraitance, de vols et d’homicide dans des quartiers populaires de la capitale et à la frontière haitiano-dominicaine, plus précisément à Lascahobas.

Ces interpellations sont le fait d’organisations de droits humains et notamment du Groupe d’appui aux rapatriés et aux réfugiés, des autorités locales de la ville de Lascahobas ainsi que d’habitants des quartiers populaires de la capitale.

« Sans pour autant me prononcer sur la validité de ces informations, c’est un sujet sur lequel effectivement, manifestement, j’aurais vocation à intervenir. (…) Ce sont des dossiers sur lesquels il faudra que je revienne », a déclaré l’expert indépendant.

« Si des informations sont transmises aux autorités ou à la Minustah, il faut également me les transmettre par le biais de la Section des droits de l’homme de la Minustah », a-t-il précisé.

Actuellement, le Garr réclame la création d’une « commission d’enquête indépendante pour faire le jour sur les graves incidents impliquant les casques bleus survenus à Lascahobas entre les 3 et 5 août 2009, au cours desquels un jeune homme de 26 ans, Ricardo Morette, a perdu la vie et environ une dizaine d’autres personnes ont été blessées ».

L’intervention armée des casques bleus, qualifiée de disproportionnée par l’organisation de droits humains Réseau frontalier Jano Siksè, avait eu lieu lors d’une manifestation que la population organisait afin de réclamer le rétablissement des services d’électricité.

Selon le Garr, « il est inacceptable que la MINUSTAH, pointée du doigt par la population et les autorités locales dans ces événements, soit elle-même la première à conduire les investigations, en particulier celles portant sur un cadavre dont elle avait nié formellement l’existence auparavant ».

En effet, selon la Minustah, l’autopsie a révélé qu’aucune balle n’était présente dans le cadavre du jeune homme décédé lors des événements. Cette information a étonné la population en général et en particulier le personnel médical à Lascahobas, qui a prodigué les soins d’urgence au jeune Ricardo Morette peu avant sa mort, selon le Comité de Droits Humains de Lascahobas.

A Cité Soleil, la fédération des pratiquants du vaudou de cité soleil dénonçait le 14 août dernier devant les médias des actes de violence et de vol commis par les casques bleus à Cité Soleil. [mm apr 03/09/2009]