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Le CLED se penche sur la thématique de la ZLEA

P-au-P, 13 nov. 03, [AlterPresse] --- Le Centre pour la Libre Entreprise et la Démocratie a organisé le 10 novembre à Pétion-Ville (périphérie est de Port-au-Prince) une conférence sur le thème « Haïti et ses voisins face à la Zone de Libre Echange (ZLEA) ».

La Coordonnatrice des négociations bilatérales et de la ZLEA au sein de la Regional Negotiation Mchinery (RNM), Michelle Lowe, a fait savoir que, dans le cadre de la ZLEA, les défis sont énormes pour les pays en développement en tant que petites économies. Pour faciliter le développement des petites économies, a indiqué Michelle Lowe, la Communauté Economique de la Caraibe (CARICOM) a proposé un fond d’intégration régionale pour aborder les termes de l’ajustement structurel.

Selon la représentante de la RNM, les revenus de bon nombre de gouvernements de la Caraïbe dépendent des taxes douanières. Faisant remarquer que Haïti est le pays le moins développé au sein de la ZLEA, elle a indiqué que la RNM s’est opposée à l’élimination des tarifs douaniers en Haïti.

La stratégie gagnante pour Haïti à la ZLEA, selon Michelle Lowe, exige une collaboration entre le secteur public et le secteur privé. Elle promet des efforts de la part de la RNM à la prochaine réunion ministérielle de la ZLEA les 20 et 21 novembre à Miami, Floride aux Etats-Unis pour pouvoir arriver à des arrangements qui soient favorables pour tous les pays.

L’économiste Raymond Lafontant Jr a pour sa part affirmé que la ZLEA devient plus complexe pour Haïti. Cette complexité, selon lui, résulte de l’admission d’Haïti comme membre à part entière du CARICOM, l’informalisation de l’économie réelle et l’absence d’institution de support.

Raymond Lafontant impute également la responsabilité de cette situation à la persistance de la crise politique. Il croit que Haïti n’a pas de stratégie clairement définie vis-à -vis de la ZLEA, à cause de « l’impossibilité pour nous de trouver un équilibre entre la tentation totalitaire du politique et notre besoin de stabilité pour le bien être matériel de nos ressortissants ».

Raymond Lafontant Jr a cependant souligné que Haïti a déjà consenti des efforts considérables en ce qui a trait à la libéralisation du marché. Ainsi Haïti est-elle devenue, a-t-il ajouté, « l’économie la plus ouverte de l’Amérique en développement ». Toutefois, il a fait remarquer que Haïti a dérégularisé sans vraiment libéraliser.

Dans les conditions actuelles, la ZLEA peut occasionner une « mise à l’écart de nos chefs d’entreprises à la faveur des investissements étrangers direct », a fait savoir l’économiste.

La Directrice du bureau de coordination et de suivi des accords CARICOM/Organisation Mondiale du Commerce (OMC)/ZLEA, Marie-Michèle Rey croit que les opportunités et les risques pour Haïti dans les négociations de la ZLEA ne concernent pas que le gouvernement. Elle appelle les différents acteurs de la vie nationale à transcender leurs divergences pour pouvoir trouver une stratégie gagnante pour Haïti. Elle souhaite que la réunion de Miami soit une étape positive.

L’échéance de janvier 2005 se rapproche. Entre temps, lors de la 8ème Réunion ministérielle de la ZLEA, les ministres du Commerce devront évaluer les progrès accomplis jusque-là et définir des lignes directrices et des instructions à adresser aux entités de la ZLEA. [rv gp apr 13/11/2003 08:00]