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AlterRetrospective octobre 2003 : Agitation, intolérance et répression

Compilation par Raoul Vital

P-au-P., 7 nov. 03 [AlterPresse]

2 octobre --- La situation aux Gonaives demeure encore tendue, 10 jours après les premières manifestations anti-gouvernementales des Gonaives (Centre-ouest) pour protester contre l’assassinat du chef de « L’Armée Cannibale », Amiot Métayer, dont la mort a été annoncé le 23 septembre. Plusieurs bâtiments publics sont incendiés dont le commissariat du wharf de la ville.

6 octobre --- Les étudiants de la Faculté des Sciences Humaines (FASH) dénoncent l’arrestation illégale et les tortures subies par l’étudiant Nesly Numa le 4 octobre, au commissariat de Delmas 33, périphérie nord-est de la capitale.

7 octobre --- A Gros-Morne (limitrophe du Nord-Ouest), manifestation pour exiger la réparation du tronçon reliant Gros-Morne aux Gonaives (Capital du département de l’Artibonite). La population réclame également la réfection des rues de Gros-Morne, la construction d’un lycée ainsi que des services appropriés d’électricité de téléphone et d’eau potable.

8 octobre --- La tension persiste dans la ville des Gonaïves. Lors de manifestations anti-gouvernementales, une personne est blessée par balle et plusieurs pare-brise de véhicules cassés.

8 octobre --- Dans un communiqué publié à l’occasion de la sortie d’un rapport sur la violence politique en Haïti, l’organisation internationale de défense des droits humains Amnesty International se déclare inquiète de « la montée de la violence politique en Haïti », provoquant « une escalade des atteintes aux droits humains ».

9 octobre --- Intervention musclée de la Police Nationale à Gros-Morne (limitrophe du Nord-Ouest) pour obtenir la réouverture de la route, barricadée depuis deux jours. Un enfant de 11 ans, dont l’identité n’est pas révélée, est blessé par balle.

9 octobre --- Les professeurs de la Faculté des Sciences Humaines (FASCH) dénoncent les tortures subies par l’étudiant Nesly Numa et protestent contre « le comportement de la Police Nationale Haïti (PNH) qui ressuscite les anciennes pratiques de Duvalier ».

11 octobre --- « L’Armée Cannibale » change de nom, annonce le porte-parole Winter Etienne. Le nouveau label lancé est « Front de Résistance des Gonaïves pour le Renversement de Jean Bertrand Aristide ».

13 octobre --- Dispersion par la Police d’une marche anti-Aristide aux Gonaïves à coups de feu et de matraques. Deux personnes sont arrêtées.

13octobre --- Les activités sont paralysées dans la ville de Saint Marc à la suite d’une mobilisation anti-Aristide décrétée par le Rassemblement des Militants Conséquents de Saint Marc (RAMICOS), proche de l’opposition. Ce mouvement vise à soutenir le « Front de Résistance des Gonaïves ».

13 octobre --- Formation d’une plate-forme associative d’appui au mouvement antigouvernemental aux Gonaives, annonce Pierre Robert Auguste, Responsable de l’Union Citoyenne de cette ville.

14 octobre --- à€ Jacmel (sud-est d’Haïti) un concert de casseroles et de klaxons organisé par l’opposition politique pour exiger la démission du président Jean Bertrand Aristide.

15 octobre --- A Saint Marc, perturbation violente d’une manifestation des secteurs proches de l’opposition, par la Police accompagnée de partisans du gouvernement.

15 octobre --- A Petit-Goave, une manifestation anti-gouvernementale de l’opposition est dispersée par la Police à l’aide de gaz lacrymogène et de coups de feu.

15 octobre --- à€ Port-au-Prince, des étudiants de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) manifestent au local de la Faculté d’Ethnologie pour exiger la démission du président Aristide. Les étudiants annoncent un suivi de leur mouvement.

15 octobre --- Des partisans du pouvoir à Cité Soleil manifestent à Port-au-Prince pour demander aux partis de l’opposition de participer aux élections prévues par le pouvoir. Le leader de l’organisation Jeunesse Pouvoir Populaire (JPP) lance une opération appelée « étau bouclier » contre les opposants au régime lavalas.

26 octobre --- Au Cap-Haïtien (Nord) des militants du parti au pouvoir Fanmi Lavalas (Famille Lavalas) occupent violemment les rues pour empêcher des manifestations prévues par le Front Nord de l’opposition. Plusieurs personnes sont blessées au cours des actes de violences

27 octobre --- Aux Gonaives (Centre ouest), la situation demeure très tendue. Des incidents violents ont eu lieu durant les dernières 48 heures, faisant un mort - une fille de 18 ans - et deux policiers blessés par balles aux Gonaives dont le Commissaire de Police Camille Marcellus.

29 octobre 03 ---A Port-au-Prince, perturbation violente d’un sit-in des organisations féministes devant le palais de justice. Ce sit-in silencieux organisé par la Coordination Nationale de Plaidoyer pour les Droits des Femmes (CONAP) pour attirer l’attention sur la violence, l’insécurité et l’impunité, est dispersé à coups de pierres et de bouteilles par des partisans du président Jean Bertrand Aristide qui scandent : « vive Aristide pour 5 ans ». [rv gp apr 07/11/2003 16:00]