P-au-P, 25 août 2009 [AlterPresse] --- « Pari réussi », selon les organisateurs, au sortir du Colloque de l’Unesco sur la « Révolution haïtienne et l’universalité des droits humains ». Trois jours de discussions et d’échanges, une trentaine d’experts et des exposés de qualités pour mettre en valeur et saluer l’apport de la révolution haïtienne dans l’histoire de l’humanité et de la reconnaissance de droits à portée universelle.
Dans un entretien accordé à l’agence en ligne AlterPresse, Pierre Buteau, le coordonateur de l’évènement, méfiant face aux bilans, a toutefois affirmé qu’il s’agissait « de l’avis général d’un très bon colloque », et juge réussi le pari d’honorer tous les aspects de cette organisation complexe qui a vu défiler des experts étrangers et locaux.
Pierre Buteau a en outre promis que dans un délai de six mois à un an les actes du colloque pourront être publiés et mis à la disposition du public, qui devra donc faire montre de patience.
Cet évènement a engagé des réflexions sur la portée universelle et humaniste de la révolution haïtienne et son apport à d’autres mouvements abolitionnistes, dans un contexte particulièrement marqué par l’hostilité des puissances colonialistes.
Jean Michel Deveau, expert français de la traite négrière, a fait remarquer qu’après la révolution haïtienne, les puissances de l’époque ont accéléré la colonisation, notamment sur le continent africain, en évitant de commettre les mêmes erreurs qu’à St Domingue.
Dans une intervention faite à l’ouverture du colloque, le sous-directeur général de l’Unesco, Pierre Sane, a fait un bilan des 60 ans de la déclaration universelle des droits humains de l’Organisation des Nations Unies.
L’anniversaire de cette déclaration correspond pour lui à 60 ans de convulsions sociales qui ont vu se multiplier les dénis d’humanité, semblables à la Shoah, et les dénis d’existence qui se poursuivent encore au 21e siècle, où des individus se voient refuser le droit de vivre comme les autres, a-t-il expliqué.
De plus, Pierre Sane a présenté une approche des droits humains qui consiste à « dépasser les droits juridiques pour aller vers des droits existentiels ».
Il est revenu par ailleurs sur les racines africaines du peuple haïtien et introduit l’idée de l’intégration d’Haïti à l’Union africaine.
Ce colloque était une initiative de l’Unesco en partenariat avec son bureau de coopération en Haïti et le gouvernement haïtien. La première ministre Michèle Pierre Louis et le président du conseil exécutif de l’Unesco, Olabiyi Balola Joseph Yai ont prononcé une allocution lors de la cérémonie d’ouverture.
Selon Pierre Buteau, seuls quelques « dérapages » à l’heure du déjeuner sont à déplorer, non pas en raison d’un problème d’organisation mais à cause de certains débordements de personnes qui n’ont pas su bien se tenir et faire preuve de respect. [kft mm apr 25/08/2009 19:00]