P-au-P, 20 août 2009 [AlterPresse] --- Alfred Valsaint et Hérode César, deux étudiants arrêtés le mercredi 12 août dernier dans le cadre des manifestations pour la promulgation de la loi portant le salaire minimum à 200.00 gourdes (environ 5 dollars américains ; uS $ 1.00 = 41.75 gourdes aujourd’hui) restent toujours incarcérés après avoir été entendus par le cabinet d’instruction, selon les informations récoltées par AlterPresse.
Ce 20 août, les avocats des étudiants ont intenté une nouvelle action en justice en déposant deux requêtes demandant une ordonnance de « main levée » au juge d’instruction, l’une en leur nom, l’autre au nom de l’Université d’État d’Haiti (UEH), afin d’obtenir leur libération.
« Aucune charge n’a jusqu’à présent été retenue contre eux, mais l’instruction se poursuit. Je ne vois pourtant pas de différence avec le dossier des autres étudiants libérés », déclare André Michel, un des avocats des étudiants qui a assisté à l’audience des trois étudiants et militant libérés (Edouard Edwidge, Guerchang Bastia et Patrick Joseph) comme à celle des deux autres maintenus en détention.
Alfred Valsaint et Hérode César ont en effet été envoyés « en dépôt » ce mardi 18 août 2009 au pénitencier national, sur décision du juge d’instruction Fanfan Jeudilien.
Selon l’avocat André Michel, il faut lire cette décision dans le contexte politique de ces arrestations qu’il qualifie d’« illégales » et « arbitraires » afin de « casser la mobilisation pour les 200.00 gourdes ».
Les requêtes de « main levée », déposées ce jeudi 20 août 2009 au cabinet du juge Jeudilien, si elles sont acceptées, pourraient permettre que l’instruction se poursuive sans garder les prévenus en détention mais simplement à la disposition des autorités judiciaires.
« Cependant, précise André Michel, selon la procédure légale, le juge d’instruction ne peut accorder de main levée qu’après que le Parquet ait rendu ses conclusions ».
Si le juge d’instruction n’est pas lié par la teneur de ces dernières, il ne peut pour autant prendre d’autre décision sur le dossier avant de les avoir reçues. Le dossier est en cours de transfert au Parquet.
« Notre impression est bien que ce dossier est politique. Nous demandons au secteur des droits humains de continuer à exercer des pressions afin que le Parquet rende au plus vite ses conclusions », appelle André Michel.
Jusqu’à présent, aucune organisation de droits humains, ni les avocats en charge des dossiers des étudiants n’ont confirmé les rumeurs selon lesquelles d’autres personnes auraient été arrêtées ce mardi 18 août dernier lors de manifestations demandant la libération des étudiants incarcérés. [mm apr 20/09/2009 17 :00]