La situation était calme devant le parc métropolitain de Port-au-Prince, où ouvrières et ouvriers (en nombre indéterminé) ont repris le travail, ce jeudi 13 août, après deux journées d’arrêt demandé par l’Association des industries d’Haïti (Adih) pour exiger des dispositions sécuritaires institutionnelles susceptibles de garantir les investissements et les emplois dans ce secteur. Interrogés par AlterPresse sur l’atmosphère de travail et les perspectives du mouvement enclenché il y a 10 jours, plusieurs ouvriers annoncent une nouvelle mobilisation possible, à compter du 17 août 2009, en vue d’obtenir un salaire minimum journalier de 200.00 gourdes…
P-au-P, 13 aout 09 [AlterPresse] --- Les usines du parc industriel métropolitain de Port-au-Prince, établies dans l’aire de la société nationale des parcs industriels (Sonapi), ont recommencé à fonctionner dans la matinée du jeudi 13 août 2009, après deux jours d’arrêt de travail consécutif, décidé par le patronat devant les perturbations causées par les manifestations ouvrières en faveur d’un salaire minimum journalier de 200.00 gourdes (environ 5 dollars américains ; US $ 1.0 0 = 41.75 gourdes aujourd’hui), a constaté l’agence en ligne AlterPresse.
Les activités ont été toutefois au ralenti, plusieurs ouvrières et ouvriers ne s’étant pas présentés au travail. Pas possible de savoir le nombre exact à s’être présentés aux usines ce jeudi.
Les ouvrières et ouvriers, questionnés par la presse, ne sont pas avares de détails sur l’atmosphère de reprise à l’intérieur des usines ce jeudi 13 août.
Beaucoup refusent d’émettre des opinions sur la réalité de leurs conditions de travail, se contentant de dire qu’ils n’ont pas assez de ressources financières pour faire face au coût de la vie.
Pendant que les journalistes s’affairent à obtenir des interviews d’ouvrières et d’ouvriers, à filmer et prendre des photos, des containers de marchandises arrivent à la barrière principale de la Sonapi. Les agents de sécurité interne font le guet, comme à l’accoutumée, tandis que des véhicules de la police nationale d’Haïti (Pnh, avec des agents armés à l’intérieur) sont en stationnement à quelques mètres de l’entrée.
Les informations sont recueillies, pendant que de nombreux véhicules publics et privés font le va-et-vient sur la route passante qui longe l’aire du parc industriel métropolitain de Port-au-Prince.
Il ne faut pas se méprendre, avancent les ouvriers, sur le retour aux lieux de travail en ce jeudi 13 août.
Ce retour aux usines ne marquerait point une pause dans les manifestations ouvrières, initiées depuis le lundi 3 août 2009, à la veille d’un vote attendu à la chambre des députés sur les objections de la présidence contre le niveau de 200.00 gourdes réclamé par le secteur syndical.
« Nous sommes venus ce matin pour voir si le travail allait reprendre. Certains n’ont pas d’argent en main depuis plusieurs jours. Il y en a qui sont venus recevoir leur paye de la semaine passée. On les a renvoyés pour lundi [17 août 2009], mais c’est peine perdue, parce que, lundi, personne ne va travailler. On reprend les manifestations », explique un ouvrier interrogé par AlterPresse.
En fin de matinée, ouvrières et ouvriers s’empressaient rapidement de consommer de la nourriture et de la boisson fraîche, vendues dans les restaurants en plein air aménagés pêle-mêle devant l’entrée principale du parc métropolitain.
Cependant, en début d’après-midi de ce jeudi 13 août, de nombreuses ouvrières et de nombreux ouvriers étaient observés en train de laisser les usines du parc métropolitain de la capitale pour rentrer chez eux.
Les patrons en auraient décidé ainsi en fin de matinée, lâche un ouvrier.
Interrogés sur la séance déroulée le 12 août à la chambre des députés, les ouvriers se sont montrés sceptiques.
« Il ne s’agissait pas d’une « vraie séance ». Les députés ont passé tout le temps à parler inutilement sans aboutir à quoi que ce soit », jugent-ils.
L’une des préoccupations affichées par certains patrons à travers leurs discours dans les médias concerne les scènes de violence que, disent-ils les ouvrières et ouvriers auraient subie de la part des activistes.
Ce jeudi 13 août, le parc industriel a bénéficié d’une présence policière remarquée. Outre les agents de sécurité du parc, au moins trois véhicules appartenant à l’une des brigades d’intervention de la police nationale d’Haïti (Pnh) ont monté la garde à l’extérieur et à l’intérieur du complexe.
Les manifestations, conduites pendant la deuxième semaine d’août 2009 à Port-au-Prince en faveur des 200.00 gourdes de salaire minimum journalier, accusent un bilan de plusieurs véhicules endommagés et de plusieurs arrestations, dont celles de deux militants incarcérés depuis le lundi 10 août. [kft rc apr 13/08/2009 15 :20]