P-au-P, 12 août 09 [AlterPresse] --- Deux organisations sociales, le Mouvement démocratique populaire (Modep) et Antèn Ouvriye (Antenne ouvrière), préconisent une recherche d’alternative au profit des jeunes qui doivent entrer sur le marché du travail, dans des notes de revendications aux autorités dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Le mouvement démocratique populaire attribue à l’Etat et au secteur privé la cause des résultats catastrophiques de la session ordinaire du baccalauréat première et deuxième parties (seulement 23.42% de réussite en 2009 en rhéto et en philo, contre 62.19% en 2008).
Le fait que 80% des écoles du pays soient des écoles privées démontre combien l’Etat - qui n’investit pas assez dans des domaines, comme l’éducation - délègue ce pouvoir au secteur privé qui fournit un enseignement de mauvaise qualité.
« Résultat : les professeurs sont mal rémunérés, les élèves du baccalauréat sont en plein naufrage, et les ouvrières et ouvriers de la sous-traitance sont condamnés à passer le reste de leur vie au sanatorium à cause de la tuberculose », paraphrase le Modep.
Pour y remédier, le mouvement démocratique populaire demande à l’Etat de « construire de meilleures écoles afin d’offrir aux élèves du baccalauréat une autre alternative que celle d’aller travailler dans les usines de la sous-traitance ».
Tout en exigeant la libération de Guerchang Bastia et Patrick Joseph, arrêtés le lundi 10 août 2009, au moment d’une manifestation pour les 200.00 gourdes, l’organisation appelle les « députés conséquents » à maintenir leur position en faveur des 200.00 gourdes (environ 5 dollars américains ; US $ 1.00 = 41.75 gourdes aujourd’hui).
De son côté, l’organisation Antèn Ouvriye s’élève contre l’arrestation de ces deux militants et dénonce « les actes de répression commis par la police à l’encontre des manifestants ».
« Nous croyons que cette arrestation et la répression contre les ouvrières et ouvriers entrent dans le cadre d’un complot - entre les patrons, la présidence et la chambre des députés – afin de faire cesser la mobilisation du secteur ouvrier, qui défend les 200.00 gourdes comme salaire minimum », souligne Antèn Ouvriye.
« La bataille pour le salaire minimum est l’expression de la lutte entre les classes dans la société. Les positions deux poids deux mesures sont terminées, chacun doit choisir son camp », considère l’organisation qui flaire « une mainmise des bourgeois sur une série d’institutions de l’Etat, telles la présidence, la chambre des députés, la police, etc. »
Antèn Ouvriye pose la solidarité avec la lutte ouvrière comme le devoir de tout progressiste. Aussi, lance-t-elle un appel à toutes les organisations pour réclamer la libération des étudiants Bastia et Joseph, ainsi que le maintien du vote des 200.00 gourdes comme salaire journalier minimum en Haïti.
En fin d’après-midi du mercredi 12 août 2009, en votant pour ou contre les objections de la présidence, les députés devaient décider du sort de cette loi, qui continue de provoquer beaucoup de remous dans la capitale depuis bientôt trois mois. [kft rc apr 12/08/2009 15 :30]