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Haïti-Violence : La police nationale et la Minustah démentent toute implication dans les incidents de Lascahobas

P-au-P, 7 aout 09 [AlterPresse] --- La police nationale d’Haiti (Pnh) n’a pris aucune part aux événements du mercredi 5 aout 2009 à Lascahobas (à environ une centaine de kilomètres au nord-est de la capitale) qui auraient fait 2 morts et 5 blessés, selon un dernier bilan fourni le 6 aout par les membres du comité des droits humains de cette ville.

C’est ce que déclare le porte parole de la Pnh, le commissaire Frantz Lerebours, appuyé par son collègue Samuel Alcenat, responsable du commissariat de Lascahobas.

« Les troupes de la Minustah seules assuraient le maintien de l’ordre au moment des incidents », soulignent-ils.

Pour sa part, la porte parole de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (Minustah), Sophie Boutaud de la Combe, rejette toute implication des casques bleus dans la flambée de violence qui a secoué la ville de Lascahobas mercredi dernier.

Un bilan établi par la Minustah fait état de dix victimes parmi les soldats de la force de stabilisation. Il s’agirait de blessures légères, d’après Sophie Boutaud de la Combe.

Cependant, un homme de 25 ans et une fillette de 5 ans auraient perdu la vie à la suite d’une manifestation pour le retour de l’électricité dans la commune privée de courant depuis plusieurs jours. Cinq autres personnes en sont sorties blessés, selon des informations en provenance de Lascahobas.

La Minustah nie les deux décès, et affirme que seulement trois personnes (un homme de 32 ans, une femme de 22 ans et un jeune garçon âgé de 13 ans) ont été blessées au cours de l’intervention de la force onusienne.

Les soldats d’origine népalaise, déployés dans la zone, ont tiré en l’air pour disperser la foule, qu’elle accuse de « lapidation » à l’encontre de ces soldats pourtant lourdement armés.

La Minustah soutient de plus que les soldats ont subi des tirs en provenance de la foule des manifestants.

« Les casques bleus ont effectivement reçu des tirs, une arme de fabrication artisanale a même été retrouvée sur place. Néanmoins, comme les tireurs étaient au milieu de la foule, qui comprenait aussi des femmes et des enfants, les casques bleus n’ont pas répliqué directement, ils ont tiré en l’air, en sommation, pour disperser la foule. Ils l’ont fait pour sécuriser la population. », renchérit le lieutenant-colonel Fernando Pereira, chargé de communication pour la force militaire onusienne.

La manifestation du mercredi 5 aout 2009 s’est détériorée quand des soldats onusiens ont tenté de défaire les « 13 barricades de branches et de tronc, de pierre et de carcasses de véhicules », dressées par la foule qui a alors répliqué par des jets de pierre, rapporte la Minustah.

Jeudi 6 aout, la tension était encore palpable à Lascahobas, alors que les manifestations ont débuté depuis plusieurs jours. [kft rc apr 7/08/2009 12 :45]