P-au-P, 6 aout 09 [AlterPresse] --- Les activités ont repris ce jeudi 6 aout 2009 dans les usines de sous-traitance se trouvant dans le parc industriel métropolitain de la société nationale des parcs industriels (Sonapi) dans la capitale Port-au-Prince, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
« Les ouvrières et ouvriers sont sur place », indique un responsable de la Sonapi qui ne peut pas préciser la quantité d’entreprises en train de fonctionner après la paralysie des activités dans ce secteur, les 4 et 5 aout, avec la manifestation de milliers d’ouvriers réclamant un salaire minimum journalier de 200.00 gourdes (environ 5.00 dollars américains ; US $ 1.00 = 41.75 gourdes aujourd’hui).
Les patrons des usines ont décidé de ne pas travailler mercredi (5 aout 2009), en vue de faire « une réunion de planification », mais « cet arrêt est provisoire. Le travail reprend demain jeudi (6 aout 2009) », affirmait, mercredi à AlterPresse, Jean Kesner Delmas, directeur général de la Sonapi.
Des usines cadenassées et désertes, les activités étaient à l’arrêt mercredi à la Sonapi.
Dans la matinée, comme pour le mardi 4 aout, des milliers d’ouvrières et d’ouvriers ont, à nouveau, manifesté dans les rues pour déplorer le vote du rapport de la commission des affaires sociales à la chambre des députés qui semblent se prononcer pour un salaire minimum journalier de 150.00 gourdes.
Mardi 4 aout 2009, profitant du relâchement de la sécurité à la Sonapi en début de matinée, des intrus se seraient introduits dans les locaux, saccageant des clôtures et appelant les ouvrières et ouvriers à sortir dans les rues, rapporte Jean Kesner Demas.
Le directeur de la Sonapi dit ne pas exclure la présence de sympathisants au sein des ouvriers, mais soutient que l’appel à manifester a été lancé par des individus non identifiés, qui ne travaillent pas à la Sonapi.
« Déjà lundi après midi (3 aout), des gens distribuaient des tracts et chantaient. Ils appelaient les ouvriers à sortir le lendemain, parce qu’ils savaient qu’une séance décisive allait se tenir au parlement sur le salaire minimum ».
Toutefois, « nous, à la Sonapi, nous ne sommes pas contre. Manifester est un droit, pourvu qu’il n’y ait pas de violence », ajoute-t-il.
Pour lui, les premières victimes du gel des activités, les 4 et 5 aout, sont les ouvrières et ouvriers qui viennent de perdre deux jours de travail. Et puis aussi les patrons qui, eux, ont des délais à respecter et des contraintes imposées par leurs fournisseurs.
Mardi 4 aout 2009, 55 députés ont voté le rapport de la commission des affaires sociales proposant un salaire minimum journalier à 150.00 gourdes, une vingtaine avait quitté la séance avant le fameux vote. [kft rc apr 6/08/2009 11:40]