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Haiti-Chili : Les politiques sociales, instrument de développement

P-au-P, 4 aout 09[AlterPresse]--- Les politiques sociales représentent un instrument privilégié du développement, déclare le professeur chilien Manuel Riesco, lors d’un débat organisé à Port-au-Prince sur le thème « la politique de l’Etat développementiste dans la transition d’une société agraire à une société moderne ».

L’éducation de la population rurale, l’assurance sanitaire et la création de meilleures conditions de vie sont les actions que tout « gouvernement developpementiste » doit accomplir selon le professeur chilien, responsable du « Centro de Estudios Nationales de Desarollo Alternativo » (Cenda).

Le débat a été accueilli par le Centre de Recherche et de Formation Economique et Sociale pour le Développement (Cresfed), le 22 juillet 2009, avec la participation d’universitaires haïtiens et étrangers, des ambassadeurs dominicain et chilien et d’un représentant de l’Organisation des États Américains (Oea).

Manuel Riesco a rappelé les changements enclenchés durant l’expérience chilienne, sous l’impulsion d’un mouvement de la jeunesse le 11 septembre 1924, poussant le parlement à voter une série de lois sociales qui attendaient son approbation depuis 4 ans.

Des progrès inédits supportés par la bourgeoisie naissante de 1930 ont pu être réalisés par les gouvernements chiliens, tandis qu’avant 1924 la situation de la population était très critique.

Par la suite des écoles publiques ont été construites avec surtout l’arrivée au pouvoir du gouvernement de Salvador Allende (1970-1973).

Les progrès réalisé par « l’Etat developpementiste » au Chili se sont heurté à la dictature de Pinochet, dictature qui allait entre autres, permettre à la bourgeoisie d’ajuster le salaire minimum en le réduisant de moitié, arguant qu’un salaire minimum trop élevé aggraverait le chômage dans le pays, a relaté Manuel Riesco.

Sauf la loi sur le cuivre et sur la réforme agraire ont été épargnées par le règne de Augusto Pinochet qui aura duré près de 20 ans.

Pour le professeur Riesco, les ressources naturelles ont joué un rôle prépondérant dans ces progrès. Il ajoute néanmoins que le travail humain est la meilleure des ressources.

De son coté le professeur haïtien Rosny Smarth a déploré le manque de disponibilité des ressources en Haïti contrairement à d’autres pays latino américains dont le développement s’est basé sur la rente de ces ressources.

Pour sa part, le représentant de l’Oea, Ricardo Antonio Silva Seitenfus, croit que sans mobilisation populaire et sans un État fort, Haïti ne saurait rêver à un tel développement.

En revanche en République Dominicaine l’Etat n’a jamais été faible, a soutenu Ruben Silié Valdés, Ambassadeur dominicain en Haïti. [kft gp apr 04/08/2009 00 :30]