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Haïti-Sénatoriales partielles : Le vice président du Cep maintient ses accusations de trucage des résultats définitifs

P-au-P, 24 juillet 09[AlterPresse]--- Le vice-président du Conseil électoral provisoire (Cep), Rodol Pierre, n’entend pas faire marche arrière dans ses accusations portées le 20 juillet contre le président du Cep, Frantz Gérard Verret, selon lesquelles les résultats définitifs (proclamés le 18 juillet 2009) auraient été truqués en faveur du candidat de la plateforme politique au pouvoir « Lespwa » (Espoir) dans le Sud d’Haïti.

Verret aurait cédé à des pressions politiques pour faire passer, dans le Sud, le candidat de Lespwa, Franky Exius, à la place de son adversaire de l’Union des citoyens haïtiens pour la démocratie, le développement et l’éducation (Ucadde), Joseph Benoit Laguerre, continue de soutenir Rodol Pierre dans une conférence de presse donnée à Port-au-Prince le jeudi 23 juillet.

Appelé par le président du Cep à présenter des excuses publiques et à revenir sur les accusations faites, Pierre - qui se déclare être descendant d’un général dans la guerre de l’indépendance en Haiti, rétorque ne pas avoir à se soumettre à « une telle demande ».

Avec les résultats (des sénatoriales partielles des 19 avril et 21 juin 2009), considérés comme définitifs par l’organisme dirigé par Frantz Gérard Verret, et suivant lesquels Franky Exius sort vainqueur, « Lespwa » - qui avait porté au pouvoir René Garcia Préval comme président – remporte 6 des 11 sièges en lice.

En février 2009, des parlementaires et partis politiques ont accusé le conseiller électoral, Rodol Pierre, d’avoir cherché à intégrer des membres de l’Ucadde au sein de l’appareil électoral. Accusation qui a été rejetée par la plateforme concernée.

Les nouvelles déclarations de Rodol Pierre, la position affichée par le reste du Cep et les réactions de différents partis politiques viennent jeter le discrédit sur le processus ayant conduit aux sénatoriales partielles, pour lesquelles plusieurs sénateurs en fonction menacent de ne pas valider les pouvoirs des « nouveaux élus ».

Une sensation de possible nouvelle crise électorale et politique est ressentie depuis le 20 juillet 2009 dans la capitale haïtienne.

Plusieurs partis politiques dont la Fusion des sociaux-démocrates et l’Organisation du peuple en lutte (Opl) ont déjà manifesté leur désaccord d’avec ces résultats définitifs.

De son coté, le parti Lavalas, exclu du scrutin, se réjouit de la situation et demande l’annulation des sénatoriales partielles des 19 avril et 21 juin 2009.

Des soupçons d’assassinat et d’autres actions criminelles pèsent sur « certains élus » des sénatoriales partielles, dont le processus a été marqué par la violence en différents endroits du pays ainsi qu’une faible participation d’électrices et d’électeurs. [kft rc apr 24/07/2009 10 :00]