P-au-P., 21 juil. 09 [AlterPresse] --- Une nouvelle crise politique, voire électorale, semble se profiler à l’horizon avec la mise en cause du président du Conseil électoral provisoire (Cep), Frantz Gérard Verret, par l’actuel vice-président de l’organisme électoral, Rodol Pierre, au lendemain de la publication définitive des résultats des dernières sénatoriales partielles.
Dans une lettre ouverte publique, le vice-président du Cep accuse Verret d’avoir modifié les résultats de ces élections des 19 avril et 21 juin 2009 dans le Sud au profit de la plateforme politique au pouvoir « Lespwa » (Espoir) et de son candidat Franky Exius, déclaré vainqueur au détriment de Joseph Benoît Laguerre de l’Union des citoyens haïtiens pour la démocratie et le développement (Ucadde).
Les résultats, en principe définitifs, des sénatoriales partielles en Haïti, publiés à 1:00 am (6 :00 gmt) le samedi 18 juillet, donnent 6 sur 11 sièges à Lespwa.
C’est, de nouveau, le discrédit sur un processus contesté par plusieurs formations politiques et dont les « élus sénateurs » pourraient être confrontés à un problème de validation par différents sénateurs en fonction.
Le nom de l’un des « déclarés élus », Moïse Jean-Charles, proche de la présidence et candidat de Lespwa dans le Nord, est cité comme présumé auteur de l’assassinat de Guitz Adrien Salvant et d’autres actes de violence en février 2004 dans ce département géographique du pays.
Des suspicions pèsent également sur d’autres « élus » des sénatoriales partielles des 19 avril et 21 juin 2009 qui rechercheraient une « immunité » politique en devenant membre de la chambre haute.
D’autre part, des parlementaires, députés et sénateurs, auraient pris part aux violences enregistrées le 19 avril 2009 au Plateau central (Centre), cause de l’annulation du premier tour de scrutin dans ce département géographique, confirme un rapport de l’organisme électoral.
Une commission d’enquête sur ces événements a produit un rapport recommandant l’exclusion des candidats du Centre, identifiés comme ayant participé aux troubles, et la mise en mouvement de l’action publique contre les parlementaires en exercice impliqués dans les violences du 19 avril.
Un des enjeux des sénatoriales partielles des 19 avril et 21 juin reste le projet d’amendement de la Constitution du 29 mars 1987, pour lequel une commission présidentielle a soumis des propositions le vendredi 10 juillet 2009. La demande d’amendement doit être soumise au Parlement d’ici début septembre 2009 au plus tard, période qui correspond à la dernière session de l’actuelle législature pour être prise en compte à la prochaine législature.
De nouvelles élections (sénatoriales partielles, renouvellement de la chambre des députés, des municipalités et conseils d’administration de sections communales-Casec) devraient, en principe, avoir lieu en novembre 2009 en Haïti.
L’actuel Cep se déclare prêt à organiser ces compétitions, mais, à l’avance, des contestations commencent à monter.
« Cette responsabilité n’incombe pas à l’actuel organisme électoral », dénonce le sénateur Andris Riché de l’Organisation du peuple en lutte (Opl) qui prédit la préparation d’un plan « macabre » par le président René Garcia Préval.
Entre-temps, les partisans lavalas annoncent leur participation aux prochaines joutes électorales qui auront lieu en Haïti et leur retour futur au pouvoir.
Cette promesse a été faite par les dirigeants de l’organisation lavalas, dont des milliers de membres ont gagné les rues, le mercredi 15 juillet 2009 (date du 56 e anniversaire de naissance de l’ancien président Jean Bertrand Aristide en exil en Afrique du Sud depuis 2004).
« C’est la dernière fois que nous fêtons l’anniversaire de notre leader en son absence (physique sur le terrain) », font savoir les partisans lavalas. [rc gp apr 21/07/2009 11 :00]