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Haïti-Bid : Le potentiel des économies caribéennes, mis en relief dans un forum à Port-au-Prince

à l’occasion du 50 e anniversaire de la banque régionale

P-au-P, 17 juillet [AlterPresse] --- Les économies des Caraïbes disposent d’un potentiel, susceptible d’augmenter la productivité ainsi que de créer de nombreux et meilleurs emplois dans la sous-région.

Ce sont quelques éléments issus d’un forum déroulé à Port-au-Prince, les 16 et 17 juillet 2009, sous les auspices de la Banque interaméricaine de développement (Bid) à l’occasion de son cinquantenaire.

Le colombien Luis Alberto Moreno, président en exercice de la Bid, a tenu à souligner la contribution des pays des Caraïbes dans l’évolution de la banque régionale.

Au forum de Port-au-Prince, les gouverneurs de la Bid, les représentants des pays membres des Caraïbes et des intervenants académiques ont passé en revue la crise financière mondiale de 2008, selon ce qui se dégage d’une conférence de presse donnée en marge du forum de la banque régionale et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

« La dérégulation est allée trop loin. S’il y a quelque chose de salutaire à ressortir de la crise financière, c’est la prise de conscience d’une nécessité de redéfinir l’économie mondiale », exprime la première ministre haïtienne Michèle Duvivier Pierre-Louis.

« C’est un honneur pour nous d’être ici présents. Je félicite la façon dont vous avez pu traduire les besoins d’Haïti pour attirer la réaction de la communauté internationale », témoigne Albert Ramdin, secrétaire général adjoint de l’Organisation des Etats américains (Oea) à l’attention du gouvernement haïtien.

« Haïti est un des membres fondateurs de la Banque interaméricaine pour le développement, et malgré les aléas de notre l’histoire du pays, nous avons pu maintenir des relations privilégiées », salue la cheffe de gouvernement d’Haïti, insistant sur l’importance de l’appui de la Bid dans l’identification de toutes les Haïtiennes et de tous les Haïtiens.

Les axes d’intervention de la Bid en Haïti en 2009, établis en partenariat avec le gouvernement, visent à soutenir la croissance économique, améliorer l’accès aux services de base via la réhabilitation des infrastructures pour la production, la durabilité fiscale, l’eau et l’assainissement pour les villes intermédiaires, la mitigation des désastres naturels par la réhabilitation des bassins versants, la réduction de la mortalité infantile et la construction de filets de sécurité sociale.

Les ministres haïtiens de l’éducation et des finances ont d’ailleurs signé, le vendredi 17 juillet avec Luis Alberto Moreno, un document dans lequel la banque fait un don de 20 millions 500 mille dollars américains afin de financer le programme d’appui à la reconstruction des infrastructures éducatives en Haïti.

En termes d’allègement de la dette extérieure d’Haïti [qui s’élève à 1,2 milliard de dollars américains auprès de différents créditeurs], la Bid annule 549 millions de dollars US dont 34,15 millions déjà alloués au titre d’assistance intérimaire.

« C’est parce qu’Haïti a su répondre aux conditionnalités de l’allègement de la dette et que nous avons pu maintenir une certaines stabilité macro-économique. Concrètement, cela signifie que 50 millions de dollars US n’auront pas à être payés au titre du service de la dette chaque année. Cela veut donc dire que cette somme sera disponible dans le budget pour faire face à l’augmentation du budget de fonctionnement et d’investissement. Cela nous permet de dégager des fonds additionnels pour le budget d’investissement, qui dépend encore largement des contributions de la communauté internationale », signale Michèle Duvivier Pierre-Louis.

Il est rare, pour les gouvernements haïtiens, d’arriver à injecter des fonds publics dans le budget d’investissement, indique Duvivier Pierre-Louis, ajoutant que, pour la première fois, en 2009, le budget a été déposé dans les délais impartis par la constitution de 1987, soit le 30 juin. [mm rc apr 17/07/2009 19 :00]