P-au-P, 8 juillet 2009 [AlterPresse] A l’occasion de la journée mondiale de la population, qui se déroulera ce samedi 11 juillet 2009, le Fond des nations unies pour la population (Unfpa) tient à attirer l’attention sur l’importance de soutenir les femmes afin de répondre aux effets néfastes de la crise financière, dans un document transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
En mars 2009, la Banque mondiale (Bm) prévoyait, sans mesures de redressement appropriées, des conséquences particulièrement néfastes de la crise financière sur la mortalité maternelle, le taux d’abandon scolaire chez les filles et la violence faite aux femmes, ces dernières étant plus vulnérables, notamment dans la société haïtienne.
Á la veille du 11 juillet, journée mondiale de la population, l’Unfpa insiste sur la mise en œuvre d’investissements qui permettent d’élever le statut des femmes, une des réponses á apporter aux conséquences globales de la crise.
« Il n’y a pas d’investissement plus avisé, qui comporte des rendements aussi élevés sur les plans économique et social, que dans la santé et les droits des adolescentes et des femmes », fait savoir la directrice exécutive de l’Unfpa, Thoraya Ahmed Obaid.
L’agence des Nations Unies met en évidence les rôles productif et reproductif fondamentaux que joue la femme au sein de la société, et particulièrement l’impact de la santé reproductive et de la planification familiale sur le statut de la femme, notamment économique, et ainsi de la famille et plus largement la communauté.
Selon la représentante du Fonds des Nations Unies en Haïti, Tania Patriota, il faut concrètement investir á plusieurs niveaux : dans l’éducation et la formation des femmes afin d’améliorer leur statut, majoritairement vulnérable, en commençant par exemple par l’accès aux services de santé.
« Grâce à la planification familiale, une femme ou un couple peuvent décider de l’espacement des naissances de leurs enfants. De telles décisions ont un impact sur toute la vie des familles (…) car cela peut influer favorablement sur des questions liées à l’habitat, à l’alimentation et aux études des enfants. Et la communauté en bénéficie », explique-t-elle.
A l’inverse, le manque de planification familiale mène à des grossesses non désirées ou des avortements avec des conséquences néfastes, surtout dans un contexte de manque d’accès aux soins : infirmités, décès, difficultés économiques accrues, perspectives très limitées pour ceux qui survivent.
En Haïti, le taux de mortalité maternelle est le plus élevé dans les Caraibes. Outre le décès de la personnes, cette situation entraîne des conséquences à long terme sur la santé et les perspectives d’avenir des enfants qu’une femme laisse ainsi derrière elle.
« Un investissement en planification familiale peut réduire le nombre de décès maternels de près de 40 %. Tout cela permet d’investir dans la vie des femmes, et dans l’économie même d’un pays. Des études démontrent très clairement que chaque année de scolarité supplémentaire pour une femme a un impact direct sur la survie des enfants, leur scolarisation et leur réussite scolaire. Et il y a une corrélation très forte entre l’investissement qu’on fait dans la santé des femmes et leur éducation, et ce qu’il en est de leurs enfants », souligne Tania Patriota. [mm rc apr 09/07/2009 0 :30]