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Haïti/Université d’État : Reprise timide des cours dans plusieurs entités, après plusieurs semaines de paralysie

Port-au-Prince, 1er juil. 09 [AlterPresse]---Les activités académiques ont repris timidement, à la fin du mois de juin 2009, dans plusieurs facultés et autres entités de l’Université d’Etat d’Haïti (Ueh), pour la plupart paralysées depuis début mai 2009 par un mouvement de revendications estudiantines, constate l’agence en ligne AlterPresse.

A la faculté des sciences humaines (Fasch), l’ambiance était plutôt calme en début de matinée du mardi 30 juin 2009. Certains professeurs sont venus dispenser leurs cours à une partie d’étudiantes et d’étudiants ayant répondu présents. Le personnel administratif y est sur place, tandis qu’une note (placée à l’entrée du décanat de la Fasch) fixe les examens de fin de semestre au mercredi 8 juillet 2009.

Les étudiantes et étudiants à la Fasch affirment observer une pause pour, disent-ils, définir de nouvelles stratégies en vue de poursuivre leurs revendications. Ils prévoient une manifestation pour le vendredi 3 juillet, suivant les conclusions d’une réunion tenue en milieu de journée le 30 juin.

La situation n’est pas différente à l’institut national d’administration, de gestion et des hautes études universitaires (Inaghei) et à l’Institut supérieur d’études et de recherches en sciences sociales (Iserss, anciennement Institut d’études et de recherches africaines / Ierah).

« Dans l’ensemble, les professeurs hésitent, mais certains viennent tout de même », explique un étudiant de l’Inaghei.

A l’école normale supérieure, dont les étudiants avaient occupé, en début d’année 2009, le rectorat de l’Université d’État d’Haïti, l’administration a mis fin aux cours et fixé une date pour les examens semestriels.

Même cas de figure à la faculté de médecine et de pharmacie (Fmp), ou le décanat, en accord avec les chefs de département de ladite faculté, a décidé de libérer les professeurs de leurs responsabilités académiques pour les mois de juillet et d’aout 2009, en attendant une reprise des cours en septembre.

C’est le comité central des étudiants de la Fmp qui a enclenché, début mai 2009, un mouvement de paralysie des cours, suivi de manifestations (violentes pendant plusieurs jours) en faveur de la publication de la loi d’augmentation du salaire minimum porté à 200.00 gourdes par députés et sénateurs.

Interrogés par AlterPresse, beaucoup d’étudiants déplorent « l’essoufflement de plusieurs facultés » dans le mouvement de revendications, entamé il y environ 2 mois. A leur avis, la reprise des cours serait responsable de la réduction des participantes et participants aux manifestations.

« Seule la Faculté des sciences humaines n’aurait pas abandonné », opine un chef de file.

Malgré une tendance générale au ralentissement des activités académiques, depuis le début de la crise, terminer l’année académique (qui aurait du s’achever en juin) serait le sentiment dominant, au sein de la communauté universitaire publique.

Plusieurs étudiants se demandent comment l’année académique 2008-2009 va être bouclée (les programmes de cours n’ayant pas été complétés, en raison de la situation de tension des dernières semaines), d’autant que les bachelières et bacheliers, qui sortiront des examens officiels d’État de juillet et de septembre, devraient s’inscrire pour intégrer diverses entités au sein de l’Ueh.

Les dernières semaines ont été particulièrement difficiles. Il arrivait que l’enceinte des centres d’enseignement supérieur public était, souvent, enveloppée de « nuages » de gaz lacrymogènes, rapportent des étudiants.

« Les cours en matinée n’étaient pas généralement affectés, mais, à partir de midi, l’atmosphère devenait irrespirable. Du coup, dans l’après-midi, tout s’arrêtait » , explique une étudiante.

Quoi qu’il en soit, une certaine détermination à poursuivre les revendications autour du salaire minimum demeurerait chez les étudiantes et étudiants, qui comptent présenter des contre-arguments aux objections du président René Garcia Préval, circulant depuis une semaine dans les médias grâce à une campagne présidentielle tous azimuts.

Beaucoup disent craindre que les parlementaires, pris par les fêtes champêtres, prennent du retard avant de se prononcer sur les objections présidentielles à la loi d’augmentation du salaire minimum.

Initié par la Faculté de médecine et de pharmacie (Fmp) autour de problèmes académiques, le mouvement de revendications estudiantines s’est élargi à des demandes, assorties de manifestations publiques, en faveur de la promulgation de la loi d’augmentation du salaire minimum à 200 gourdes (environ 5.00 dollars américains ; US $ 1.00 = 41.50 gourdes aujourd’hui).[ kft rc apr 01/07/2009 8 :50]