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Coopération : Réduction de 1,2 milliard de dollars de la dette externe d’Haïti

P-au-P, 1er juillet 09 [AlterPresse] --- Des institutions financières internationales, comme la Banque mondiale, ont conclu, le mardi 30 juin 2009, une entente avec les autorités haïtiennes en vue de la réduction de la dette externe d’Haïti d’environ 1,2 milliard de dollars américains, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

Haïti est le 26e pays à atteindre le point d’achèvement de l’initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), selon un communiqué de la Banque mondiale.
 

La décision de réduire la dette externe a été prise par les conseils d’administration de l’Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI).
 

Cette décision est motivée par les efforts consentis par les autorités haïtiennes en termes de renforcement des administrations fiscale et douanière du pays, ainsi que d’amélioration de la gestion et de la notification de la dette.
 

« C’est une avancée significative dans la lutte menée par les mouvements sociaux depuis 2000 en vue de l’annulation de la dette externe d’Haïti », estime Antonal Mortimé, de la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh), dans un entretien à AlterPresse.
 

Antonal Mortimé, qui n’est pas toutefois totalement satisfait, croit nécessaire de continuer ce combat en vue de forcer l’Etat à investir cet argent dans le social. Le militant des droits humains exprime son inquiétude par rapport au manque de transparence dans les activités entreprises par le gouvernement haïtien.
 

Dans un premier temps, Haïti devrait recevoir une somme de 265 millions de dollars d’allégement de la dette en valeur nominale dans le cadre de l’initiative des PPTE, lancée en 1996 par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international pour encadrer l’effort d’effacement de la dette des pays les plus démunis.
 

Une réduction de 972,7 millions de dollars est, dans un second temps, envisagée dans le cadre de l’initiative d’allégement, en 2005, de la dette multilatérale (IADM). Ce qui totalise une réduction d’environ 1,2 milliard de dollars de la dette extérieure d’Haïti.
 

Le FMI participe à l’IADM, mais Haïti n’a pas de dette admissible à l’IADM envers le FMI, précise le communiqué de la Banque mondiale.
 

Pour Daniel Dorsainvil, ministre haïtien de l’Economie et des Finances, la décision de réduire la dette externe de ce pays « constitue une étape positive importante pour Haïti ».
 
 

« L’allégement de la dette nous permettra d’investir dans des programmes de croissance économique et de réduction de la pauvreté. Haïti a démontré, au cours des quatre ou cinq dernières années, qu’elle peut s’engager sur un menu de reformes et respecter cet engagement », affirme Daniel Dorsainvil, cité dans le communiqué.
 

Yvonne Tsikata, directrice des Opérations pour les Caraïbes à la Banque mondiale, indique pour sa part que « cela réduira sensiblement la charge de la dette haïtienne et permettra de dégager des ressources pour accélérer la croissance et faire reculer la pauvreté ».
 

« Nous félicitons les autorités haïtiennes pour ce succès. Haïti doit tirer parti de cette occasion en menant une politique prudente d’emprunt et en continuant de renforcer la gestion des dépenses publiques et les procédures de passation des marchés publics », soutient Yvonne Tsikata.
 

Malgré un environnement difficile, marqué par des catastrophes naturelles majeures, Haïti a mis en œuvre un certain nombre de réformes qui visaient à stabiliser la situation macroéconomique et à mettre en œuvre une stratégie nationale de réduction de la pauvreté, selon la Banque mondiale. [do rc apr 01/07/2009 11 :20]