Español English French Kwéyol

Haiti-Salaire minimum à 200 gourdes : Préval explique les raisons de son objection

P-au-P., 29 juin 09 [AlterPresse] --- Le Chef de l’État haitien, René Préval, a eu une rencontre ce 29 juin avec des journalistes et responsables de médias pour expliquer les raisons de son objection à la loi votée par le parlement, fixant le salaire minimum à 200 gourdes.

Selon le président René Préval et des membres de son Cabinet qui l’accompagnaient à cette réunion, il est à craindre, dans un court laps de temps, la perte de la moitié des emplois disponibles dans le secteur de la sous-traitance, en cas d’approbation et d’application de manière indiscriminée de cette loi.

René Préval donne en exemple la République Dominicaine où de nombreux emplois ont été perdus dans le secteur industriel en raison de la crise financière mondiale.

Le chef de l’État souligne le fait que cette loi ne prend pas en compte tous les secteurs et place dans le même panier toutes les entreprises, peu importe leur taille et leurs chiffres d’affaires. Parmi les secteurs ignorés par la loi votée par le Parlement, selon René Préval, il y a les employés du secteur public, le tourisme et l’agriculture.

Le chef de l’État rappelle que son objection planche uniquement sur la sous-traitance, précisant qu’il y a beaucoup d’autres considérations qui pourraient être faites.

René Préval concède que son objection comporte tout aussi bien des failles, arguant qu’il se devait de produire l’objection dans le délai constitutionnel de huit jours.

Le chef de l’État indique que le débat reste ouvert. Il entend poursuivre les échanges que l’Exécutif a initiés avec les représentants de différents secteurs sur le salaire minimum.

Des cadres de la présidence ont fait état de certains acquis pour l’ouvrier introduits par l’objection présidentielle, dont, entre autres, le Conseil supérieur des salaires - prévu par le code du travail, mais jamais mis en place.

Ce conseil aura à intervenir annuellement pour réviser le salaire minimum. C’est ce Conseil qui veillera également au respect du quota de production dans les industries d’assemblage, conformément aux standards définis par le Bureau international du travail.

Le secteur de la sous-traitance offre aujourd’hui un peu plus de 25.000 emplois, contre
8.000 en 2007, selon des cadres de la Présidence.

Ce sont ces acquis qu’on risque de perdre, ont fait savoir le chef de l’État et des membres de son Cabinet.

Le dossier du salaire minimum est très présent dans l’actualité depuis environ un mois, avec notamment des manifestations à répétition organisées par des étudiants de l’Université d’État d’Haïti en vue de réclamer la promulgation de la nouvelle loi. [vs gp apr 29/06/2009 18 :00]