P-au-P, 21 juin 09 [AlterPresse] --- Le Conseil électoral provisoire (Cep) s’est félicité du bon déroulement d’ensemble du deuxième tour des sénatoriales partielles, en dépit de la mort de deux personnes dans des heurts entre partisans de candidats rivaux et de plusieurs cas d’irrégularités.
Le Cep reconnaît un taux de participation est faible à Port-au-Prince, mais s’attend à un niveau plus élevé en région (en province, dans les autres départements géographiques d’Haïti), déclare Pierre-Louis Opont, dans un premier bilan présenté devant la presse dans la soirée de ce dimanche 21 juin 2009.
Au moins 2 personnes sont mortes, l’une dans la Grande Anse (Sud-Ouest) et l’autre à Bolosse (banlieue sud de la capitale), tandis que des incidents violents ont été enregistrés dans le Sud-Est, pendant le deuxième tour des sénatoriales partielles de ce dimanche 21 juin 2009 en Haïti, suivant les données compilées par l’agence en ligne AlterPresse.
Un jeune homme, identifié comme Wilfrid Jean Pierre, a été tué dans la localité de Prévilé à Jérémie (Sud-Ouest), lors de heurts entre partisans des secteurs politiques impliqués dans le second tour des élections partielles dans cette région. Présenté comme un partisan de la Fusion des sociaux démocrates, le jeune homme a été lynché par la population après une altercation avec des partisans de la plateforme Lespwa (Espoir).
Ce décès est confirmé par la police qui indique que les échauffourées, ayant amené à l’assassinat de Wilfrid Jean Pierre, ont éclaté autour d’un bureau de vote.
La conseillère électorale, Laurette Croyance, déléguée dans la Grande Anse par le Conseil électoral provisoire, déplore cette mort qui, précise-t-elle, n’a pas affecté le déroulement des opérations de vote dans la région.
« La police nationale a fait un travail admirable. Le maintien de l’ordre est très bien assuré »., dit-elle.
Deux personnes ont été blessées par balles et une autre à l’arme blanche dans le Sud-Est. De nouveaux affrontements auraient eu lieu entre des membres de la plateforme Lespwa (Espoir) et ceux de l’Organisation du Peuple en Lutte (Opl), indique la police sans pouvoir fournir plus de détails.
Ces deux partis avaient pourtant signé un pacte de non agression, suite à de précédents incidents qui avaient fait un mort par balle, il y a deux semaines.
De légers incidents ont été enregistrés à Terrier Rouge (Nord-Est), à Môle St. Nicolas et à St. Louis du Nord (Nord-Ouest).
Un vent de panique a secoué, vers 10:00 locales (15:00 gmt) la commune de Terrier Rouge quand des partisans de candidats se seraient introduits dans le bureau de vote du Lycée de la zone, au début des opérations électorales.
Ces individus, identifiés par un observateur haïtien comme des partisans de Lespwa et de Fusion, auraient cherché à remplir les urnes de bulletins.
“IIs m’ont même menacé », confiait cet observateur à AlterPresse, ajoutant que la police se trouvait sur les lieux, en dépit du climat de tension persistant.
A St. Louis du Nord, des altercations ont eu lieu entre les partisans de l’Organisation du peuple en lutte (Opl) et ceux de la plateforme Lespwa, mais le calme a été rétabli suite à l’intervention des agents de l’ordre, selon un observateur électoral interrogé par AlterPresse.
Fritz Rosemé, délégué du Conseil électoral provisoire dans les Nippes (Sud-Ouest) confirme, par ailleurs, l’arrestation d’une personne qui tentait de mener campagne pour un candidat durant le déroulement des opérations de vote.
Ce partisan de candidat a été arrêté puis remis à la police, selon le conseiller Rosemé, ajoutant que les matériels sensibles ont été acheminés dans un très court temps au Centre de tabulation des données, à Port-au-Prince.
Pour le Sud, Jacques Belzin, délégué du Conseil électoral provisoire (Cep), constate un déroulement normal des sénatoriales partielles, malgré quelques irrégularités et les menaces de mort qui avaient été proférées à son encontre pour ce jour de scrutin par l’Union des citoyens ayisyen (haïtiens) démocrates pour le développement et l’éducation (Ucadde).
« J’ai pris toutes les mesures nécessaires pour ma sécurité, mais aussi pour celle du personnel électoral dans la zone et pour les électeurs. La Police nationale d’Haiti (Pnh) et la Mission des Nations Unies de stabilisation en Haïti (Minustah) assurent la sécurité », expliquait Jacques Belzin, dans des déclarations faites à AlterPresse depuis Port-Salut.
Il constate une « légère amélioration dans la motivation » chez les électrices et électeurs pour participer au scrutin, même s’il considère peu probable de trouver une participation de masse lors d’élections sénatoriales partielles.
Des partisans de partis politiques portaient des maillots à l’effigie de leur candidat, « ce que la loi électorale interdit lors du scrutin, afin de ne pas influencer le vote des électrices et électeurs », relevait Belzin comme irrégularités dans le Sud.
Un superviseur de bureau aurait été arrêté à Camp-Perrin après avoir tenté de faire voter, plusieurs fois, certains électeurs, ainsi que des personnes ne figurant pas sur les listes électorales.
La plupart des bureaux de vote de la zone métropolitaine ont débuté les opérations vers 6 :00 am locales (11:00 gmt) comme prévu. Dans plusieurs bureaux visités, le personnel était sur place, de même que le matériel électoral, mais peu d’électeurs étaient remarqués après l’ouverture des bureaux.
Des agents de sécurité électorale, ceux de la police et de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (Minustah) sont sur les lieux afin d’assurer la sécurité du processus.
Un impressionnant dispositif de sécurité a été mis en place dans les parages du siège central du Conseil electoral provisoire, à Delmas (secteur nord-est).
A Delmas, les opérations de vote ont démarré timidement dans certains centres de vote.
« Les électeurs se déplacent timidement. Je pense qu’ils viendront en plus grand nombre après l’église », estimait Franklin Philémon, superviseur général du centre de vote de la place Miel au Carrefour de l’Aéroport.
La situation était généralement calme dans les quartiers de la capitale. Le transport en commun fonctionnait comme à l’ordinaire, sauf pour les motocyclettes, non autorisées dans les centres-villes. La circulation était fluide pendant toute la journée.
Le petit commerce et les marchés publics étaient ouverts. Mais les supermarchés et beaucoup de stations d’essence demeuraient fermés.
Les églises étaient bondées de fidèles et de nombreuses autres personnes vaquaient à leurs occupations régulières, alors que des patrouilles de la police et de la Minustah étaient observées.
Des membres de bureaux de vote (BV), arrivés en retard, ont été remplacés par d’autres qui avaient suivi un séminaire (de formation) du Conseil électoral.
Dans le Nord, la participation a été plus timide. Le processus se déroulait au ralenti.
Environ 4,6 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes dans neuf des dix départements géographiques du pays pour choisir onze sénateurs sur un total de 22 candidats. 1,370 centres regroupant 9.267 bureaux de vote, ont été mis en place en vue de les accueillir.
Ces élections devaient avoir lieu en novembre 2007, mais elles ont été retardées pour de multiples raisons, dont des problèmes institutionnels et politiques.
Le parti Fanmi Lavalas de l’ex-président Jean Bertrand Aristide, qui a été écarté de ces élections, avaité appelé au boycottage pacifique du second tour des sénatoriales.
Lors du premier tour, un taux de 11.3 % de participation a été enregistré. [kft do rc apr 21/06/2009 18:00]