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Haiti-Salaire minimum : Une plateforme paysanne appuie la mobilisation estudiantine

Elle exprime ses réserves sur les prochaines élections sénatoriales partielles

P-au-P, 19 juin 08[AlterPresse]--- La coordination paysanne “4 G Kontre”, qui regroupe des organisations d’envergure nationale et régionale, apportent leur appui à la mobilisation estudiantine en faveur de la fixation du salaire minimum à 200 gourdes (5 USD) et exprime des réserves sur la tenue du deuxième tour des sénatoriales partielles en Haiti.

Le Mouvement Paysan de Papaye (MPP), Tèt Kole Ti Peyizan (Union des Petits Paysans), la Coordination Régionale des Organisations du Sud Est (KROS) et le Mouvement Paysan National du Congrès de Papaye (MPNKP) soutiennent les revendications portées par les étudiants et condamne l’attitude des autorités face à ces réclamations.

Dans sa prise de position transmise à AlterPresse, la plateforme pointe du doigt les « les actes de repression » perpétrés contre le mouvement par la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH) et la Police Nationale d’Haiti (PNH).

Les organisations paysannes invitent les étudiants à rester vigilants et à surveiller les infiltrations qui pourraient leur porter préjudice.

D’autre part, le regroupement émet des réserves sur la fiabilité du processus devant aboutir à la tenue du second tour des élections sénatoriales partielles prévues pour le 21 juin.

Le premier tour du scrutin a mobilisé un faible pourcentage d’électeurs, rappelle le regroupement, qui souhaite l’arrestation et le jugement de tous ceux qui auraient participé à des manœuvres d’intimidation dans le cadre de ces joutes.

A quelques 48 heures du second tour, dont le processus est émaillé de violences, des doutes persistent sur le niveau de participation des électeurs et le bon déroulement du scrutin dans un contexte d’agitation sociale.

La coordination paysanne “4 G Kontre” a profité de cette prise de position pour se prononcer également sur d’autres thèmes de la conjoncture, dont la nomination de l’ancien président américain William Clinton comme émissaire des Nations Unies en Haiti.

La coordination nationale paysanne rejette cette nomination qu’elle assimile à « un renforcement de l’occupation masquée que subit le pays ».

« Nous demandons au peuple haïtien de réaffirmer sa dignité. Nous devons savoir qu’il n’y a que nous qui pouvons être les acteurs de notre propre développement, un développement durable issu du plan collectif que nous aurons à définir et mettre en œuvre. »

D’autre part, les membres de cette coordination se disent préoccupés par la crise environnementale dont ils sont les premières victimes et s’insurgent contre le gouvernement qu’ils jugent indifférent à leur sort.
Depuis 2008, la dégradation de l’environnement et la crise de la production agricole ont atteint un niveau critique à cause des dégâts provoqués par les cyclones qui ont ravagé près de 100.000 hectares de cultures.

En septembre de l’année écoulée, le gouvernement haïtien a alloué près de 200 millions de dollars américains à la réparation de ces dégâts. La plus grande partie de cette somme a été réservée au ministère de l’agriculture et des ressources naturelles et du développement rural.

A propos de les débats autour de l’amendement de la constitution, le regroupement paysan
Exprime sa méfiance et dénonce une atteinte possible à la démocratie et aux libertés citoyennes. Il encourage le président René Préval à agir dans la transparence et le respect du texte constitutionnel de 1987. [kft gp apr 19/06/2009 14:00]